-_When beauty meet horror_- [pv Miku]

Des bruits de pas…Ses pas…Cette voix…Cette odeur…Revivait-il ce cauchemar?…Non! Impossible! C’était tout simplement impossible! Il n’avait pas le souvenir d’y être retourné à moins que…Si tout cela n’avait été qu’un rêve?! Si voir ces larges traînées de sang dans cet appartement à la limite de l’insalubrité n’avait été qu’un songe?…Un si beau rêve duquel il se réveillait seulement maintenant…Pourquoi?!…Cet espoir qui était né dans son esprit n’était-il que le fruit de son imagination? Ça ne pouvait pas être possible! Il ne pouvait tout simplement pas s’y trouver à nouveau!

Rien que l’idée de revoir ces visages si familiers lui glaçait le sang…Cet homme…Celui auquel il ressemblait plus les jours passaient…Celui qui avait finit par violer sa mère bien qu’elle lui était encore un tant soit peu dévouée…Son géniteur…Tout ça s’était de sa faute!…De leur faute…Oui! Elle était aussi coupable que lui! Pourquoi n’était-elle pas partie?! Il avait fallut qu’elle reste à ses côtés alors que tout dérapait…Pourquoi? Était-elle si stupide que ça?!…Tout de même…Attendre de tomber enceinte pour s’enfuir et…ne pas avorter…Donner naissance à son pire cauchemar…

Voir l’horreur et la souffrance dans les yeux de sa mère à chaque fois qu’elle le regardait l’avait petit à petit détruit…Même après toute ces années elle continuait de le haïr mais était venue le chercher. Pourquoi? C’était leur punition à tous les trois? Se haïr et souffrir ensemble?!…Non! Il n’était pas d’accord! Il ne voulait pas! Il voulait s’enfuir! Courir loin de tout ça…Loin de ces visages…Loin de leur yeux…Loin de ce lieux…Loin de cette odeur qui lui donnait des hauts le cœur…Loin de toute cette souffrance et de toute cette haine…S’en était assez…

Entendre à nouveau leur voix fatiguées par le tabac…Sentir leur répugnante odeur d’alcool et celle de la moisissure qui régnait dans l’appartement…Ne pas pouvoir ouvrir les yeux…Ne pas pouvoir bouger…Rester prisonnier de son corps…Il devenait dingue…Il avait envie de se lever, de courir…Il ne pouvait pas rester une seconde de plus ici.
Tentant de se débattre de toutes ses forces, il n’y avait rien à faire, son corps refusait de bouger d’un pouce…Qu’est-ce qu’ils lui avaient fait?! Pourquoi était-il prisonnier? Rêvait-il encore?! Allait il se réveiller ou il l’était finalement?

Il allait exploser…Il avait si mal…Cette envie de hurler sans même pouvoir entrouvrir la bouche…Son cœur battait de plus en plus fort…Il sentait même les gouttes de sueur perler sur son front alors pourquoi il ne pouvait plus ouvrir les yeux?!
Dans une ultime tentative de se redresser, Akuji réussit à pousser un hurlement de terreur. Les yeux grands ouverts il était plongé dans le noir. Le cœur battant à cent à l’heure, la respiration haletante son regard s’affolait et cherchait sans relâche ceux qui le hantait. Ce n’était pas possible…Où étaient-ils? Ce n’était qu’un rêve?…Pourtant tout avait semblé bien réel…Les bruits…Les odeurs…Pourquoi? Pourquoi était-il sans cesse poursuivit par ce passé si douloureux?! Comme ci il ne souffrait pas assez…

Assit sur son lit d’hôtel, il finit par fixer son regard si sombre et haineux sur le mur en face de lui. Reprenant progressivement son calme il chercha à tâtons son couteau posé sur la table de nuit. Lorsque ses longs doigts fins aux multiples cicatrices plus ou moins visibles touchèrent enfin le manche de son unique amour, un long soupir de soulagement sortit d’entre ses lèvres et il s’allongea sur le lit aux draps mouillés de sa sueur.
Dans la petite chambre plongée dans le noir et le silence seul la respiration maintenant redevenue calme d’Akuji et la lame contrastaient. Glissant avec lenteur sur sa peau de nacre il s’entaillait une fois de plus le torse…C’était si bon…Il en avait des frissons tellement il aimait la sensation du sang chaud perlant sur sa peau.

C’était la première fois depuis une semaine bientôt qu’il n’avait pas dormit et il était encore extrêmement fatigué. Comment trouver le repos quand vous êtes sans cesse hantés par de tels cauchemar…C’était tout bonnement impossible…Au lieux de sombre à nouveau dans ses songes plus sombres les uns que les autres, Akuji préférait se faire mal…Enfin, je devrais plutôt dire: se faire du bien.

Une véritable délivrance, voilà ce que représentait cette lame glissant sur sa peau pour laisser échapper de longs filets de sang. Rare moment où il oubliait un tant soit peu sa souffrance et ce qu’il était…Pourquoi s’en passer…Cette chaleur qui le punissait tout en lui procurant le plaisir d’un rail de coke ou d’une bouteille de whisky…C’était sa drogue à lui mais…Contrairement aux autres substances bien futiles elle ne l’envoyait pas dans un monde tout rose l’espace d’un instant…Oh que non…Simple moyen de se calmer, ses mutilations répétitives étaient simplement le moyen de se punir.

La tête rejetée en arrière, sentir sa peau si tendre et fine céder si facilement était pour lui un plaisir intense…Certains sont accros au sexe, lui il l’était à la sensation de son sang glissant sur sa peau si froide…De longs soupir d’extase sortaient dans ses lèvres…Il avait mal et pourtant ça lui faisait un bien fou…Paradoxal? Non! Pas pour lui en tout cas! Habitué à la souffrance il ne voyait pas de mal à cela…
Continuant de faire courir la lame sur son torse imberbe, le drap blanc légèrement transparent posé délicatement sur ses reins pour cacher sa nudité se tâchait progressivement de son sang.

Plusieurs longues minutes passèrent et Akuji se redressa enfin. La lèvre en sang laissant couler sur son menton le précieux liquide, cette éternelle expression imperturbable sur son si beau visage il se leva lentement pour commencer à s’habiller. Toujours plongé dans le noir, il ne prit même pas la peine d’allumer la lumière ou de tirer les rideaux pour mieux y voir. Il était habitué à la pénombre qui régnait dans la pièce…Après tout…Il était déjà 17h et il s’était endormit il y a seulement quelques heures de cela. Préférant vivre la nuit et s’enfermant le jour, il avait ainsi moins de chance de tomber sur des personnes qui voudraient avoir un quelconque contact avec lui.

Revêtant un jean plutôt moulant seulement troué aux genoux, ce qui était un exploit pour notre adepte des jeans épaves, il enfila également ce qui était censé être un débardeur. Ce fameux vêtement était rapiécé avec trois tissus différents: un blanc, un noir et un rouge. Le blanc était tout simplement mais légèrement troué par endroit, le noir comportait de petites étoiles blanches et quand au rouge il était comme enduit d’une substance foncée.
Comme chaussure il opta pour ses vans noires et rouges et enfila encore une chemise à carreaux noire et rouge qu’il laissa ouverte. Prenant son couteau et son paquet de cigarette il sortit de la chambre en traînant de la godasse.

Dévisagé comme à son habitude par tous les résidents de l’hôtel il sortit du bâtiment sans même lever les yeux. S’engageant dans la rue d’un pas mal assuré il lui fallu tout même plus de dix minutes pour constater qu’il neigeait. Redressant la tête en voyant l’épais tapis blanc dans lequel il progressait il scruta le ciel qui déversait sur la ville une multitude de flocons.
N’ayant pas le courage et ne voyant pas l’utilité de retourner à sa chambre d’hôtel pour enfiler autre chose, Akuji reprit sa marche. De plus, il n’avait rien de chaud à se mettre alors autant ne pas perdre de temps!

Légèrement ralentit par la neige, Akuji était obligé de subir en silence le regard effaré des passants. Effectivement avec un tel temps il n’était pas courant de voir quelque un se promener en simple jean, débardeur et chemise ouverte. Pour certain c’était même suicidaire mais lui n’en avait strictement rien à faire. C’était un peu comme de désinfecter ses plaies!
D’ailleurs…Rien qu’à cette pensée, Akuji baissa la tête vers son débardeur à présent tâché de sang. Le froid avait réveillé les plaies qui se mettait à nouveau à couler avec abondance…Et, il n’y avait pas que celles du torse. Toutes celles qu’il avait bien put se faire ces deux derniers jours s’étaient ouvertes.

Plus il avançait et plus le sang tâchait ses vêtements. On commençait d’ailleurs à pouvoir le suivre à la trace. Les multiples plais qu’il avait aux jambes s’étant rouvertes, il laissait derrière lui de large traînée de ce liquide rouge qui en intriguait plus d’un. Se foutant royalement de tous ceux qui se retournaient sur son passage, Akuji avançait de plus en plus lentement tentant de luter contre la fatigue qui l’envahissait à chaque pas.

Se laissant mener par ses pas, le jeune homme atteint bientôt le lac. Un endroit où il n’avait encore jamais mit les pieds. Il était bien trop dégoûté par la nature pour vouloir y faire un tour mais, les conséquences étaient telles qu’il n’avait pas le choix. Peut-être que la fraîcheur effacerait avec douceur ses affreux souvenirs…Peut-être oui…Il était bien trop épuisé pour se trouver un autre endroit où il pourrait s’abandonner dans les bras de morphée.

Le sang se répandait avec lenteur dans la neige si blanche au fur et à mesure qu’Akuji avançait. Marchant d’un pas de plus en plus chancelant vers un coin reculé où personne ne pourrait le déranger il ne se doutait pas qu’il était un petit poucet. Au lieux de semer des cailloux, lui il semait son sang…Plutôt crash comme version non?! Après tout, ça n’avait aucune importance! La seule chose qui comptait c’était qu’il serrait seul avec sa souffrance…Seul avec ses blessures et surtout, seul avec lui-même…

Trouvant enfin un petit coin au près d’un arbre, la fatigue était trop importante pour qu’il arrive à s’adosser à l’arbre. Au lieux de cela, Akuji se laissa tomber négligeament, à bout de force dans l’épais tapis de neige qui amortit sa chute. A quoi bon se ménager?! Il n’en pouvait plus et de telles choses n’avaient aucune importance…
Les paupières lourdes, il finit par ne plus résister et elles se fermèrent toutes seules…Lui qui n’avait jamais froid ou chaud pour la première fois il ressentait un sentiment de la sorte…Recroquevillé sur lui-même il ressentait la fraîcheur de la neige le transpercer comme des centaines de petites aiguilles…

Comme ci il venait de tomber sur un tapis d’aiguille, son sang teintait de rouge la neige si blanche. Il paraissait si paisible lui qui était pourtant sans cesse en colère ou souffrant…Tel un ange blessé, Akuji était étalé sur le sol entouré d’un tapis rouge…Les flocons de neige qui continuaient de tomber venaient se déposer avec grâce sur le jeune homme.

Vie… ennuyeuse… mortelle… emmerdante… Voilà, c’est exactement ce que le jeune Miku pensait. Le simple résumé de la vie pour lui. Pourquoi les gens se battaient-ils pour la vivre? Était-elle si précieuse qu’ils lui donnaient l’air? Bref, jusqu'à maintenant, Miku ne la trouvait pas si belle. Le monde actuel était sale… même le mot sale ne pouvait bien le décrire. Malpropre, répugnant, dégoutant, ignoble, antipathique, désagréable… Tous ces mots ensemble non plus ne pouvaient bien décrire le monde… Si c’était aussi magnifique… alors pourquoi le malheur existait? La tristesse, la peine, le chagrin? Les violeur, les voleurs, les politiciens corrompu! Tout cela ! Était-il punit? Mais pourquoi alors? Qu’était la raison pour cela?

Miracle… Miku réfléchissait! Lui qui disait que pensait à ce genre de chose n’était qu’une perte de temps, passait son temps à présent à y penser. De plus qu’il y pense, plus qu’il hait le monde… les gens… la cruauté mais… il ne peut s’empêcher de désespérer… Il était assoiffé… il voulait tant être aimé, aimé plus qu’un ami ou un compagnon…. L’amour… le vrai, le seul! Existait-il vraiment ce genre d’amour? Sinon pourquoi les gens prêtent-ils l’avoir? Il avait beaucoup d’amis… mais ce n’est pas ce qu’il recherchait… il a eu des aventures… des relations sexuelles mais… cela n’a jamais été ce qu’il voulait. Le jeune homme commença réellement à croire que ce n’était que dans les comptes de fées que ce genre d’amour existait. Il perdait tout…

Un an… déjà un an au complet déjà fini… il l’avait perdu. Le groupe, son band, An Café. C’était fini. Sa famille, ses membres de groupe se sont tous dispersé partout dans le monde. Ça le mettait toujours en rogne juste en se rappelant la raison pour laquelle ils se sont quittés. C’était pour soit disant, <<découvrir de nouvelles choses>>. Ridicule… ce n’était même pas une raison valable… Un mois après la séparation, il quitta le pays, décida de suivre ses deux meilleurs amis, Kyo et Bou. Qu’avait-il vraiment à perdre? Rien… même ses parents l’avaient renié parce qu’il était bisexuelle… Des parents… ouais…

Rien ne valait plus la peine. Il était seul… à nouveau… encore. Lui qui croyait pendant qu’il était dans le groupe qu’il ne le sera plus jamais… Voilà qu’il l’était encore… pour toujours… encore et encore. C’était un cycle, obtenir le peu de bonheur qu’il peut et elle disparaît sous peu de temps. Ça se répétait, ça ne finissait jamais. Miku fut accueillit par Kyo et il resta dans le même appartement que lui et Bou, comme avant. C’était bien difficile de le dire, comme avant. Tout avait changé… ils avaient changé. Avant… après chaque concert, il était accueillit dans sa chambre par un Bou au chocolat ou un Kyo qui ne cessait de trouver des nouvelle idée pour se satisfaire. Et malgré le fait qu’ils n’était rien plus que des amis, Miku aimait cette attention, il se sentait spéciale.

Mais rien de cela n’existait… c’était fini… Ces deux personnes se sont trouvés des amants. Pouvait-on trouver l’amour sous peu? Alors, comment se fait-il que Miku lui, ne l’avait pas encore frôlé? Bou… l’homme efféminé qui pleurait pour tout, comme lui d’ailleurs, celui qui aimait qu’on s’occupe de lui, qui aimait le sexe-sexe avec lui, est tombé en amour avec un dénommé YunHo (BABAR!!! ). Kyo… le sex maniac… comme il l’avait prévu, contrecœur, il était avec ce crétin de Reita. Le Reita de The GazettE la bande de voleur! Il lui prenait tout! C’est vrai qu’il sortait avec Ruki mais ce n’était que pour se rapprocher de Aoi, et ils se sont mis ensemble aussi. Ruki avec Aoi, Reita avec Kyo… Comme il haïssait ce groupe de malfaiteur! C’était incroyable!

Une bonne chose qui s’est produite depuis son arrivé, c’est le boulot que le directeur de la S.M, lui a offert. La position de manager. Au moins il pourra se payer de quoi manger et s’habiller. Il ne dépendra pas sur Kyo et Bou. C’était triste. Tout le monde croyait que le jeune Miku n’avait jamais de soucis et qu’il était tout le temps content et de bonne humeur… mais ils se trompaient gravement. Il souriait peut-être à la longueur de la journée, agit comme si tout était beau mais… il avait mal… Son cœur lui faisait mal. Qui aimait être renié par ses propres parents? Lui qui les adorait, ne pouvait même plus les téléphoner ou même les voir de loin. Le jeune chanteur se battait chaque jour contre lui même pour pouvoir vivre le lendemain, la vie n’était pas aussi rose.

Essayant d’oublier ce malheur chaque jour n’était aussi facile. Mineur, il se promenait des fois dans les bars pour pouvoir boire. Il le faisait juste entrer qu’en leur retournant la faveur, ce qui impliquait le sexe. Il ne disait pas non. Qu’avait-il à perdre encore? Rien du tout. Coucher avec des inconnus de temps en temps n’était pas si pire, c’était même réconfortant des fois. Se promener saoul dans les rues sombres de Séoul pour quelqu’un comme lui n’était que la cerise sur le gâteau, il ne s’est jamais produit quoique ce soit dangereux pour lui. Au contraire, il le faisait peut-être pour sentir le danger, le goûter une fois au moins… peut-être même qu’il allait crever un jour comme ça… Il l’espérait du moins…

On l’appelait toute sorte de chose. Mignon, beau, sexy, tout tout tout! Il savait bien que ce n’était que pour le sexe. Il accepta ces compliments en souriants et leur fit ce qu’ils voulaient. Un par un. C’était tout ce qu’ils voulaient de lui, juste du sexe. Certains même ne laissait pas se soulager, encore une fois, il se sentait utilisé. Pourquoi donc cette torture? Fallait-il qu’il dise non? Mais s’il le disait… tout le monde allait le laisser, et il était bon qu’à cela. Bien triste. Passer la longueur de sa journée dans son lit à pleurer, à faire sortir tout son chagrin. L’amour n’existait pas… l’amitié non plus… le monde était bien corrompu pour une telle chose aussi belle existe. Le malheur, l’égoïsme…. Ça par contre, régnaient parmi eux.

Seul dans l’appartement qu’il partageait avec Kyo et Bou, Miku sourit en voyant les petits flocons tomber. La neige. Que c’était beau. Voir quelque chose d’aussi minuscule s’accumuler pour créer ce beau paysage blanc. Elle couvrait tout son passage. Magnifique. Très jeune, il avait apprit à patiner sur la glace, c’était le seul moment ou il pouvait réellement être lui même. Danser sur la glace, le vent qui frappait son visage à coup de fouet lui faisait bien plaisir.

Miku se rappela du lac que lui avait montré Bou à son arrivé et décida d’aller patiner la-bas. Le lac sera glacé et il pourra danser comme il le souhaitait. Le sourire aussi grand qu’un clown, il s’habilla chaudement et porta son manteau à plusieurs épaisseurs pour bien le réchauffer. Il a toujours été quelqu’un de frileux, le moindre petit vent, le faisait frissonner. Les patins dans un sac, il sortit de l’appartement en souriant. Aujourd’hui c’était une belle journée pour jouer un peu. Il allait enfin respirer l’air frais.

Marchant lentement, il ne remarqua guère les filets de sang sur la neige, sa tête était ailleurs. Il ne pensait qu’à patiner à nouveau. Posant une main sur sa tuque, il la baissa un peu plus pour le réchauffer. Miku arriva enfin à sa destination et contempla le lac gelé. Parfait pour quelques heures de coups de patins, ça pourrait le tenir. Il avança près de la glace et trébucha contre quelque chose. Le jeune homme tourna sa tête et vit un homme dans son propre lac rouge. Comprenant que c’était du sang, il se releva et tira l’homme jusqu’à un arbre pour le protéger de la neige tombante. Il retira son manteau et couvrit l’homme avec. Cet homme ne portait que très peu. Il pourrait très bien mourir de froid! Miku se pencha légèrement pour caresser le front de cet étranger qui était improbable brûlant…

Garder la tête haute…Avancer encore et encore sans baisser les yeux, sans se retourner…Ne pas faiblir…Toujours faire face…Affronter sans relâche la réalité…Ne plus rien espérer et vivre comme si ce jour était le dernier…La tête haute, le regard vide, le visage froid, une expression de dégoût sur les lèvres, une envie de meurtre rongeant son cœur, être prêt à tout pour atténuer un tant soit peu sa douleur mais en aucun cas fléchir les genoux et tomber.

Le froid…Sensation désagréable et enivrante à la fois qui envahissait timidement la moindre parcelle de son corps. Ne plus pouvoir bouger ne serais- ce que ses doigts…Se sentir impuissant…Enfermé dans son propre corps…Cette enveloppe à la beauté troublante et diabolique. Celle qui faisait tourner plus d’une tête et chavirer bien des cœurs.
Beauté empoisonnée qui semblait porter l’affreuse marque de son père…Ce monstre aux nombreux vices…Qu’avait-il prévu cette fois-ci? Il avait parfaitement accomplit ses méfaits…Détesté de sa propre mère…Abandonné à son triste sort dès son plus jeune age…Condamné à rester l’être minable et sans avenir qu’il était.

18 ans…Un age où rêves et espérances ont l’opportunité de pouvoir voir le jour…L’age où tout vous parait possible…La liberté…Les études…L’amour…L’amitié…La joie…Les fêtes étudiantes…Tant de choses qu’il ne connaissait pas et n’aurait peut-être jamais l’opportunité de connaître. Lui pourtant si ouvert et curieux n’avait rien…Pas un seul projet…Pas une seule espérance à part celle que son cauchemar se termine le plus vite possible…
Bien qu’il était étudiant en médecine cela n’avait aucun but professionnel, seulement celui de pouvoir mieux torturer ses victimes sans les achever par pure maladresse.

Le goût du sang et de la souffrance…Voilà la seule chose qu’il avait. Que ce soit sa souffrance ou celle d’un autre peut importait du moment qu’elle était présente, tout comme pour le sang. Ce liquide chaud et d’une couleur fascinante pour le jeune homme. Sa simple vue le rendait dingue…Fou de plaisir à l’idée de le sentir couler dans sa gorge et répandre cette chaleur intense qu’il affectionnait. C’était si bon…Certaines personnes étaient dingues de choses comme les bonbons, les pâtisseries ou encore toute sorte de nourriture mais lui ce qu’il aimait c’était l’essence même de notre corps…Ce qui permettait à notre cœur de battre, à notre cerveau de fonctionner…Il y avait l’air bien sûr mais le sang était tout aussi important et bien plus appréciable…

Sa saveur amer…La douce caresse du liquide brûlant perlant sur sa peau suivant lentement les courbes parfaitement dessinées de son corps…Un plaisir qu’il ne cessait de renouveler…Sa façon à lui d’être bien…Enlever la souffrance qu’il portait ne serais-ce que l’espace d’un instant…Les yeux rivés sur son sang il oubliait tout…Tandis que d’autres s’occupaient sainement, lui se mutilait jusqu’à en devenir pâle comme la neige…Un hobbies…Impossible de dire si ça l’était mais il ne faisait que ça…A longueur de temps sa lame glissait sur son corps à la peau couleur miel. Il aimait par-dessus tout la sensation que celui lui procurait…A un tel point qu’il avait finit par le faire aux autres.

Admirer ces grimaces…Cette torture qu’il leur infligeait et qui les tordaient sous la douleur…Entendre leur supplications sortir de leur lèvres tremblantes…Ces larmes se mêlant à leur sang…Quel doux plaisir qu’il ne cessait de renouveler…Tout était bon pour finir recouvert du sang de ses victimes…Un contact, un regard de travers, une tentative quelconque de lui faire du mal ou simplement une insulte et Akuji faisait sortir la bête assoiffée de sang qui sommeillait en lui. Un démon dans le corps d’un ange…Voilà ce qui pouvait le caractériser.

Éveiller le démon était la pire chose qui pouvait arriver…Mieux valait ne pas le toucher et encore moins le réveiller si il dormait…Qui sait ce dont il était capable quand on le mettait en colère…Tuer? Oui…Il ne reculait devant rien, pas même le meurtre…Frapper encore et encore jusqu’à tenir un corps sans vie entre ses mains était tellement apaisant. Cette impression de supériorité qu’il obtenait était si envoûtante qu’il était amené à renouveler l’expérience. Bien évidement il n’était pas tueur en série mais il n’allait pas se priver pour donner une bonne leçon à ceux qui osaient le toucher.

Beaucoup diront que de tels comportements venant d’un adolescent comme lui sont le signe d’un profond trouble mais Akuji était différent…A des années lumières des problèmes tellement futiles de ces autres jeunes…Les problèmes de cœur et tout le reste il ne connaissait pas et ne voulait pas connaître. Qu’Est-ce qu’une chose aussi stupide pouvait lui apporter à part des problèmes et du rejet?! Estimant en avoir déjà souffert, il n’avait pas peur de ses propres pensées. Être parfaitement conscient qu’une souffrance morale pouvait le détruire allait le rendre bien plus fort…Pour preuve, il l’était devenu non? C’était grâce à tous ces rejets qu’il était aussi froid, distant, violent et tout le reste…

Être fier de cela n’était peut être pas l’attitude à adopter mais Akuji se fichait pas mal de ce qui était bon ou mauvais…Rien de tout cela n’existait pour lui…Pourquoi vouloir enfermer les gens dans une catégorie?! C’était tout bonnement stupide! Chacun est unique et mérite son propre titre d’être humain. Si Akuji était aussi respectueux c’était pour une raison…Vous vous en doutez bien…Jamais lui ne tiendrait un tel discours si il n’y avait pas quelque chose derrière. Se retrouver cataloguer avec d’autres personnes sous une étiquette était la pire insulte qui soit pour le jeune homme.

Imaginez un peu qu’on vous dise que vous êtes comme la pire ordure que cette terre ait jamais porté…Ce n’était vraiment pas un compliment! Voilà ce que pensais Akuji. Aucun adjectif, aucune étiquette…Il ne fallait pas le qualifier de quelque chose susceptible de se rattacher à quelque un d’autre ou bien il deviendrait dingue…Lui qui plaignait sa pauvre mère de l’avoir mit au monde…Ça serrait vraiment trop si on faisait subir ça à d’autres gens!

Mériter ou non ce qu’il lui arrivait…Akuji ne se posait plus cette question depuis bien des années. Apprendre à faire avec ce que l’on a, voilà la seule chose que lui avait apprit sa mère. Un conseil qu’il suivait sans douter. Il lui devait bien ça non?! Quand on expérimente la souffrance, la douleur physique et mentale, que l’on côtoie la pire espèce d’être humain, que l’on vit dans un endroit d’on l’hygiène est bien plus douteuse que dans les pays pauvre et que vous vous nourrissez avec les restes des autres…Difficile d’espérer…Et puis…Même depuis sa plus tendre enfance ce mot n’avait jamais fait partit de son vocabulaire.

Il ne signifiait rien aux yeux d’Akuji à part la déception. Qui serrait assez stupide pour s’accrocher à quelque chose?! En tout cas, lui se laissait lentement aller. La vie le malmenait mais tant pis…A croire que sa coquille était faite de telle façon qu’il ne puisse sombrer qu’après en avoir réellement bien baver…Et…Ce n’était pas aujourd’hui…Il ne s’éteindrait pas…Certes il avait perdu une quantité affolante de sang et ne portait en rien des habits correct pour un tel temps mais il ne mourrait pas tout de suite…C’était trop tôt! Il allait sûrement continuer d’en baver en silence, rester avec sa grande amie la solitude et pour amant son beau couteau…

Ouvrant avec lenteur ses splendides yeux d’un noir profond, Akuji fixait un point imprécis. C’était à peine si il remarquait la présence du jeune homme à ses côtés. De toute façon, qu’il y ait quelque un ou non rien n’allait changer. Qu’on l’observe ou pas, qu’on l’aime ou non rien n’avait d’importance à ses yeux à part le liquide rouge. Cette sensation de tiraillement qui envahissait son corps tout entier…Cette douce chaleur qui courrait le long de son torse, de ses jambes, dessinant le moindre creux, la moindre bosse d’un rouge vif. Il continuait de perdre son sang en grande quantité mais rien de bien grave…

Ce qui était plus gênant c’était que ses jambes ne répondent plus…Aucune sensation dans la partie inférieure de ses jambes l’embêtait bien plus. Jetant le blouson qui le couvrait à côté de lui, Akuji baissa les yeux vers la partie inerte de son corps. A travers ce jean trop grand et complètement recouvert de sang on pouvait deviner ses maigres jambes ruisselante. Saisissant son couteau qu’il gardait dans la poche arrière de son jean, Aku le planta vigoureusement et sans hésitation de façon à effleurer un nerf. D’ordinaire une violente douleur aurait dut l’envahir mais là…Rien…

Pas même une seule insulte ni même un soupir ne réussit à percer ses lèvres légèrement bleutées par le froid. Tel une statue de marbre il regardait le sang coulant le long de la lame de son couteau. Les longues mèches plus foncées de ses cheveux tombaient avec grâce sur son visage impassible, accentuant ce côté sombre et mystérieux qui lui collait à la peau. Perdu dans ses pensées, Akuji faisait abstraction de tout ce qui l’entourait…Comme toujours d’ailleurs…