Les bubulles...[ Pv Kyô Otawa ]

Être prêt à tout pour un seul et unique être, vouloir lui donner sa vie, n’exister que pour lui…C’était sûrement fou mais pourtant Kyô ne pouvait pas faire autrement. Entièrement dévoué à cet être blond au nez bandé, le brun ne voulait que voir son sublime sourire…Il faisait tout pour, même lui cacher la triste vérité qui pesait sur son sort…Si seulement il aurait put vivre uniquement d’amour. Bien que cette perspective semblait si douce et à portée de main ce n’était qu’un doux et utopique rêve. La vie n’était pas si facile…Beaucoup de contraintes pesaient sur ce cœur si fragile et pourtant ne battant que pour lui…

Ignorer la vérité était peine perdue. Chaque jour son cœur lui rappelait sa défaillance: ses injections à prendre, les tremblements et frissons qui le parcouraient si son médicament ne lui était pas administré…Ça allait être dur de le lui cacher durant tout ce mois, les crises apparaîtraient sûrement…Comment réagirait-il si il avouait tout? Allait-il le laisser pour quelque un d’autre? Le fuirait-il? La peur rongeait son cœur alors qu’il était tiraillé par l’envie de le mettre dans la confidence…Seul ses ex aventures étaient au courant, au-delà personne d’autre, pas même les membres de son groupe…

Terrifié à l’idée de se faire abandonner, Kyô sentit son sang se glacer aux paroles de son amant. Ils étaient deux mais en entendant ce qu’il avait à lui dire comment allait-il réagir? Si il avait si peur, Reita voudrait-il aller voir ailleurs pour ne pas souffrir?!…Dans tous les cas, lui ne pouvait plus garder tout cela. Torturé par le secret qu’il gardait, Kyô ne pouvait que plus souffrir de continuer à lui mentir. Tout cela devait cesser même si ça signifiait le perdre…Il préférait être honnête…

Avalant sa salive avec difficulté il détourna son regard déjà remplit de larmes.

Je…Reita…Je dois t’avouer quelque chose avant que…Avant que tu le découvres contre ma volonté.

La tête penchée en avant, les larmes commençaient déjà de couler. Ses grands yeux noirs rivés sur ses deux mains tremblantes qui n’arrivaient plus à se détacher du ventre de son amant. Obnubilé par la peur de se faire rejeté il restait assit sur ses hanches sans pouvoir ajouter un mot de plus.

Cacher la vérité n’est pas une mince affaire surtout quand il s’agit de le faire à une personne qui vous est chère…En l’occurrence, quand il s’agit de la personne à laquelle vous tenez le plus, les choses se compliquent grandement. Déjà qu’admettre son problème était plus que pénible à ses yeux alors le dire à Reita relevait de l’impossible et pourtant il devait et allait le faire ! Comment pourrait-il avoir confiance en lui si Kyô ne disait rien, et encore moins les choses importantes ? Ça relevait de l’impossible pour lui alors ça devait être la même chose pour Reita…Et puis, s’il ne pensait pas comme lui, Kyô appliquerait tout de même cette règle !

Ne rien cacher à l’autre était primordial pour Kyô. Il ne pourrait jamais lui mentir alors il en attendait autant de la part de Reita. Très exigeant il ne supportait pas la trahison ou encore le mensonge, des choses qui le mettait dans tous ses états et croyez moi ce n’est pas beaux à voir…Ce petit hamster aux mimiques toutes adorables pouvait devenir un enragé capable de tout défoncer sur son passage…Reita le savait bien ça…Il l’avait déjà vu dans le feu de l’action et tout ça à cause d’un mal entendu…

Il se devait de lui dire mais la question était comment? Aborder le sujet n’était pas une mince affaire mais Reita avait déjà posé ces questions qui lui brisait le cœur et accentuait un peu plus sa douleur, il ne pouvait plus reculer…
La tête baissée et les yeux remplit de larmes il se pinçait légèrement la lèvre inférieure. C’était bien plus dur qu’il l’imaginait…Son corps tout entier en tremblait tellement il avait peur de sa réaction. D’un geste lent il prit une des mains de Reita entre les siennes et plongea son regard dans le sien.

Je ne veux pas que tu t’inquiètes pour moi alors…Tu dois savoir! Dit il la voix légèrement tremblante puis posa la main de Reita sur son cœur, le regard mouillé plongé dans celui du blond en face de lui il continua avec difficulté.

Lui…Il est pas à moi…Et…Il ne marche que grâce aux médicaments…J’aurais voulut être plus fort mais je ne vis que grâce à ça alors…Il ne faudra pas que tu t’inquiètes si je deviens tout pâle, que je tremble et tout ça…C’est juste qu’il me faut mes médicaments mais…Je ferrai en sorte que tu ne me vois pas comme ça! Finit il avec un timide sourire assez triste qu’il voulait réconfortant en continuant de serrer la main de Reita sur sa poitrine comme si il craignait de le voir partir après cette révélation.

Serait-ce possible que quelque chose détruise le petit bonheur qui venait de s'installer? Oui...Malgré le doute, la peur de le voir souffrir détruisait le jeune bassiste qui respirait d'amour depuis leur premier "Je t'aime". Si seulement le bonheur n'était pas si fragile, Reita se soucierait moins de leur avenir...en espérant qu'il y en ait un. Sachant pertinemment que la vie était loin d'être belle, le jeune bassiste redoutait un mal pour Kyô. Il redoutait qu'une maladie ou même une personne veuille du mal pour cet ange tombé du ciel. Il s'en voudrait tant si il lui arrivait quelque chose..Il ne se le pardonnerait jamais de le laisser entre un mal qu'il soit physique ou non.

Certes, ils s'aimaient...Mais la confiance devenait primordiale pour le "couple". Comme quoi..il y avait des règles à respecter..pour ne pas faire face à des malentendus comme les fois où il avait retrouvé son amant en pleure ou en colère. Reita savait de quoi il parlait...Il avait bien souffert lors de ses crises. Et...pourtant, il savait qu'il y en aurait d'autres...Pourquoi? Car il le sentait ainsi. A vrai dire, il savait que leur couple était compliqué et pourtant "heureux"..mais la vie réserve bien des risques.

Ainsi, Reita souffrait de savoir qu'il y avait quelque chose..quelque chose qu'il ne connaissait même pas. Et si il était malade? Et si il avait quelque chose de grave en lui? Reita avait peur..horriblement peur de le savoir dans un état auquel le jeune bassiste n'avait pas la puissance pour l'enlever. Le voir les larmes aux yeux le chamboula..Le voir trembler l'inquiéta plus qu'autre chose. Et même si il disait de ne pas s'inquiéter, c'est ce que Reita faisait le mieux à cet instant là.

Ce fut le ..choc ? pour Reita quand Kyô lui avoua ce qu'il avait. Pourquoi? Pourquoi il avait l'impression que c'était son propre coeur qui se détruisait? C'était horrible pour Reita...Pourquoi? Car..il aurait tant voulu que ce sois à lui et non Kyô qui doit supporter ça. Ses yeux se noyèrent avec rapidité sous des larmes alors que ses lèvres tremblaient à faire peur les castagnettes. Reita avait mal..horriblement mal. Baissant la tête, le jeune bassiste cacha tant bien que mal ses larmes alors que sa voix se fit plus sèche, plus tremblante que jamais.

- Pourquoi...? Pourquoi toi...? Que dois-je faire maintenant en apprenant ceci? Dit-il en posa sa tête dans son cou alors que ses larmes s'écrasaient sur cette peau de nacre humide.

La souffrance…Un sentiment redouté de tous et pourtant si courant dans ce bas monde mais lorsque la douleur physique est conjuguée avec le moral, les choses s’enveniment…C’est si facile de sourire, de rire mais faut-il encore que le cœur suive, que le bonheur s’installe. Une chose bien difficile à trouver quand on ne croit plus à rien. La confiance et l’amour étaient exactement les deux sentiments qui lui faisaient défaut…Kyô avait tout sauf ces deux éléments qui conduisaient au réel bonheur.
Mais ça voulait dire quoi « être heureux »?! Avoir une raison de rire et sourire?!…Ça paraissait bien futile pour lui qui faisait ça sans raison. Enfin, il adorait cette belle expression pour qu’aucun soupçon s’installe mais après ça…Il n’y avait plus rien.

C’était si illusoire…Être heureux, pour Kyô devenait au fil du temps un synonyme de souffrance. Une fois encore ce sentiment l’envahissait et aspirait ses forces, ses espoirs ou même sa confiance en lui…Il aurait put s’apitoyer sur son sort ou même mettre fin à ses jours cependant Kyô n’était pas aussi lâche et désespéré…C’était trop facile. Céder, pleurer ou encore montrer sa peine, il détestait ça…Si il y avait une chose qui le dégoûtait c’était bien la lâcheté. Se montrer si faible face à un monde dur et violent ne lui venait pas à l’esprit alors il souriait…Encore et encore même si le cœur n’y était pas!

Bien que physiquement et mentalement Kyô avait mal, il avait finit avec le temps par trouver celui qui le rendait heureux. Un simple regard, un sourire ou un contact…Ces simples petits gestes le rendait dingue mais la perspective qu’il n’en ait plus l’occasion le détruisait un peu plus. Pourquoi devrait-il encore avoir mal? Ne pouvait il pas profiter de ce bonheur? La simple idée que tout puisse s’arrêter à cause de son mal lui était insupportable…Difficile de s’accepter quand celui que vous aimez le plus au monde vous semble s’éloigner après avoir apprit la vérité. Lui qui pensait bien faire il redoutait à présent sa réaction et à croire qu’il avait raison…
Qu’Est-ce qu’il devait faire?…Kyô avait beau chercher il ne comprenait pas et ne voyait pas ce qu’il pourrait bien faire pour que tout ça s’arrête. Les médecins avaient été clairs: seuls les médicaments pouvaient le maintenir en vie.

Devant l’état dans lequel il avait mit son amant après lui avoir avoué sa faiblesse, Kyô se détestait encore plus. Le voir pleurer pour lui était si touchant mais insupportable…Il avait mal…Trop mal…Si mal que s’en était insupportable mais pour lui il devait résister. La tête levée, le regard hésitant mais bien déterminé, Kyô lui redressa la tête avec un triste sourire.

Reita…Excuse moi d’être aussi faible…Je n’aurai peut-être pas dut te le dire… Murmura-t-il, le regard fuyant et les larmes lui montant à nouveau aux yeux. Il était si perdu et avait si peur de la réaction qu’il allait maintenant adopter avec lui…Allait-il l’abandonner? Le voir différemment ou bien de connaître la vérité ne pourrait que les rapprocher? De telles questions qui tournaient en boucle dans sa tête semant le trouble dans l’esprit embrumé de Kyô.

« Souris moi…Allez! Vas y Kyô! Fait le, pour me faire plaisir! »
Encore et toujours sourire pour faire plaisir…Cacher ses larmes derrière des sourires…Enfouir son mal derrière un rire et mieux pleurer une fois seul. C’était la vie? Refouler ses sentiments pour paraître au mieux? Non…Peut-être…En tout cas c’était bien ce que sa mère lui avait apprit.
« Rend moi fière de toi mon fils! Souris! »
Il avait fallut qu’il l’écoute…Il avait fallut qu’il fasse bêtement ce qu’elle lui avait ordonné…Pourquoi ne pas avoir dit « non » ou faire l’inverse le dos tourné?…C’était tout simple mais il ne pouvait pas…Kyô était bien trop honnête pour ça…Il voulait trop lui faire plaisir même si ça le détruisait encore et encore, du moment qu’elle était heureuse il l’était aussi…

Avec peine il constatait aujourd’hui toutes ces années où il avait sourit au lieux de pleurer, rire au lieux de hurler sa douleur…Inutile de se leurrer, ne rien dire, rester dans l’ombre avait aggravé son cas…Greffe de cœur, pace maker et injections quotidienne de médicaments si il voulait continuer à vivre…Voilà à quoi ça l’avait mené! Souris Kyô…Fait moi plaisir!…Non! Il ne pouvait plus…Il n’y arrivait plus depuis longtemps alors au lieux de ça il se droguait.

Cette petite poudre blanche qui lui donnait une infime raison de sourire lui était devenue indispensable…Au moins il ne se détruisait plus à forcer les choses. Malgré ses attitudes enfantines, Kyô s’était bien vite fait une réputation dans les sales quartiers…Drogué, dealer, homme de compagnie pour une nuit ou plus…Pas très glorieux mais si ça pouvait lui faire oublier alors il était preneur…Dire que c’était tous ses défauts qui l’avaient amenés jusqu’à Reita…Il ne voulait trop y croire…Pourtant…Il lui avait suffit de quelques mots et déjà ils se retrouvaient dans cette salle à part à se déshabiller et quelques semaines après ce beaux bandé lui murmurait un tendre et sincère « je t’aime »…Il croyait rêver…

Un doux rêve qui n’était que réalité. Un peu pour s’en assurer, Kyô caressait encore et encore la nuque de Reita en descendant lentement sur son torse. Il était bien là…Avec lui…Contre lui…A pleurer l’état de santé catastrophique du petit hamster aux multiples facettes.
Attendrit, blessé et honteux, Kyô le regardait de ses grands yeux remplit de larmes et luisants de tristesse. Il se détestait de le mettre dans un tel état…Tout était sa faute…En essuyant machinalement les larmes du jeune homme, il voulait réparer sa faute.

Si je prends mes médicaments tous les jours il n’y a aucune raison que ça s’aggrave…Ne t’inquiète surtout pas…Si je peux encore sourire c’est que tout va bien!Murmura-t-il alors que son visage s’illuminait timidement en le fixant.

Sourire...N'est-ce pas un doux moyen pour se cacher? Oui...Et, je pense que c'est ce que faisaient les deux jeunes hommes. Petit à petit, leur caractère s'était canalisé sur une manière de vivre afin de se protéger des critiques, des illusions... De tout ce qui pourrait les rendre faible dans n'importe quel cas. On ne pouvait pas les en vouloir pour ce qu'ils faisaient..Comment le pourrait-on? Ils ont véccu ce qu'on appelle "cauchemar"..alors, nous ne pouvons rien dire pour les contredire. Ce serait absurde et déplacer de croire que nous savons tout sur tout alors que, c'est tout bonnement faux en tout point. C'est comme on le dit...nous devons connaître la souffrance pour savoir à quel point cela relevait du défit pour s'en sortir. Mais, la souffrance choisit souvent sa cible pour mieux la détruire...

Ainsi, son bonheur ne pouvait qu'être le reflet du sien. Lorsqu'il était enfant, à un certain moment, il avait été le centre du monde aux yeux de ses parents..Mais depuis que sa petite soeur était née, plus personne ne lui avait apporté une importance....plus aucune qui pourrait lui donner l'espoire d'exciter dans cette dur socièté. A quoi bon alors avoir des parents si c'est pour recevoir ce genre de silence plus que pesant? S'en était insupportable ! Voir à quel point il s'était attaché à eux et recevoir quoi? qu'un simple silence signifiant son importance à leurs eux.

Au contraire de Kyô, Reita n'avait rien qui pourrait sembler grave pour l'avenir, même si dans ce cas si..il se sentait bien inutile. Ces pensées filaient à une vitesse alors que son sang se glaçait à l'idée même que cet bulle de bonheur éclate pour ne laisser qu'un petit nuage de paillettes éphémères.

Ainsi, malgré qu'il soit là...Avec lui..contre lui, Reita ne pouvait se voiler la face et ne faire comme si de rien n'était. Au contraire, cela était d'une incompréhension totale et d'une peur sans fin qui venaient d'éclatés dans son petit corps bien frêle. Son regard bercer par les larmes, Reita renifla tel un enfant ,qui vient de tomber par terre ,quand Kyô effaça les vilaines perles salées. Le regardant de ce petit regard inquiet et pourtant horriblement touché, Reita fit un fin sourire. D'une voix cassée par les larmes, Reita lui murmura alors qu'une de ses mains était venue se poser sur sa joue:

Tu...tu me promets que tu vas continuer à prendre soin de toi? que tu vas te battre? Que tu ne vas pas m'abandonner..? Dit ..? Je me sens impuissant, si tu savais. J'aimerai tant t'aider...

Rendant son sourire, Reita renifla une nouvelle fois alors que ses doigts caressaient ce doux visage aux allures angéliques. Si il savait à quel point il tenait à lui..qu'il ne voulait pas le perdre...si seulement..

Souffrir en silence…Facile à dire quand on ne connaît que de banales peines mais les choses se compliquent quand votre vie devient une succession de mauvaises passes tournant au cauchemar.
Pourtant, quand vous n’avez aucune autre solution, tout est bon pour faire taire ses sentiments et cacher ses larmes. La drogue, l’alcool, le sexe…Oui, vraiment tout…Kyô lui n’était pas se genre de pourriture que l’on trouve dans les bars puants du fin fond des ruelles…Non…Il était différent dans le sens que lui ne pouvait en rien devenir violent pour un rien. Hors de question!

Devenir si incontrôlable pour extérioriser sa douleur était impossible…Les rares moment où il pouvait être violent ne se produisait qu’en cas de trahison mais frapper pour se défouler?…Non! A quoi bon? Il préférait encore sourire et puis aller pleurer dans son coin. C’était la seule chose qu’il faisait d’ailleurs. Encaisser puis se laisser aller dans son coin. Jamais il n’aurait l’audace d’imposer sa peine aux autres. Pourquoi faire une telle chose? Il savait bien que dans cette société il n’y avait plus de place pour ceux qui étaient faible alors autant se montrer sous un jour meilleur.

Cependant, comment surpasser le physique? Vouloir être fort psychologiquement est une chose mais quand le corps ne suit pas s’en est une autre et pour Kyô…Les choses n’allaient pas forcément comme il l’aurait voulut. Certains se serraient découragés mais pas lui. Il espérait, encore et toujours pour trouver au fond de lui cette force naturelle. Prendre sans cesse des médicaments ou bien de la drogue pour aller mieux le dégoûtait…Il se dégoûtait mais ne pouvait pas faire autrement!

Se trouver là, sur ses genoux à le voir pleurer était touchant et surtout rassurant mais…Il n’arrivait pas à y croire! Kyô se doutait bien que Reita était différent des autres mais à ce point là! Ça relevait du rêve! Un rêve éveillé…Dans un long soupir, il baissa ses yeux brillant de tristesse. Et si il l’abandonnait? Si il partait ou que ça serrait un moyen pour lui de se rapprocher d’un autre…Il allait devenir quoi lui?…Resserant légèrement ses mains sur le torse de Reita il ne put empêcher de nouvelles larmes de couler alors qu’il murmurait entre les sanglots.

Tu…Tu ne vas pas m’abandonner? Tu m’aimes encore?…Même si je suis si faible?…Même si…si je suis malade?

Éprouver jour après jour la crainte de mal faire ou sans cesse se soucier des conséquences de nos actes ou paroles. Plutôt dur de se triturer les méninges pour si peu surtout quand on sait qu’en réfléchissant trop les bêtises arrivent plus rapidement. C’est en calculant tous ses actes que les dégâts peuvent être les pires. Partir d’une bonne intention est une chose mais arriver à vouloir tout contrôler en est une autre. Je pense que vous dire que trouver le bon équilibre entre les deux est difficile car presque tout le monde en a fait l’expérience…

Sans cesse vivre de nouvelles expériences en continuant de mentir n’était pas chose facile. Encore et toujours affronter le regard des autres en faisant comme si tout allait pour le mieux du monde c’était devenu sa routine mais fallait il encore s’en débarrasser devant les bonnes personnes et ça…C’était bien plus dur! Vouloir accorder sa confiance n’était pas non plus aisé quand on prend l’habitude de se faire poignarder dans le dos. Plutôt facile de comprendre dans quelle position était Kyô…

Évidement qu’il avait confiance en Reita mais pour ce qui était du reste ça n’était vraiment pas ça…Pas étonnant qu’il ait toujours peur. Non pas que son amant le quitte volontairement mais plutôt qu’on le lui vole. Voilà, là était le problème…Il ne pouvait douter de la parole de Reita mais simplement craindre qu’un élément extérieur ou encore une de ses actions pouvait l’éloigner de lui. Une hantise plutôt angoissante quand on estimait ne pas mériter l’amour d’un être si parfait…
Comment lui qui inspirait le dégoût chez certains pouvait être aimé de lui?! Douce énigme qu’il ne préférait pas résoudre de peur de voir ce bonheur s’envoler.

Un si beaux rêve qui n’était autre que la réalité…C’était dans ces moments qu’il s’en rendait compte. Sentir la peau si chaude de son amant sous ses mains ou encore son regard posé sur lui et relever les yeux pour découvrir son si beaux visage. Des moments tous aussi magiques les uns que les autres et qui dessinaient sur ses lèvres ce sublime sourire et séchait ses larmes. Ajoutez y ses paroles et les larmes de tristesse se remplaceront par de la joie.

Lentement, la tête de Kyô se releva pour faire face à Reita. Un timide en coin mouillée par cette joie débordante de ses grands yeux noisettes, il se mordillait légèrement la lèvre inférieure avant de lui sauter aux bras. Toute cette joie sortit en de violents sanglots alors que son sourire grandissait encore et toujours. « Jamais je ne te laisserai »…Ces mots résonnaient dans sa tête comme un inlassable échos. Si doux, si essentiel à sa propre santé mentale et physique…Il réalisa enfin à cet instant précis combien Reita pouvait être précieux à ses yeux, combien il avait besoin de lui et ne pouvait se passer de sa simple présence.

Jamais… Répétât il comme pour s’assurer que l’instant n’était pas un rêve et serra un peu plus Reita contre lui en soupirant d’aise. Il était si bien qu’il aurait tout donné pour voir cet instant durer une éternité. A contre cœur, Kyô se retira de son étreinte en souriant.
Les yeux rivés sur son amant il lui murmura en dégageant une mèche blonde qui cachait une partie de son radieux visage.

Je t’aime à jamais…