Let's stay together... [pv Haru]

Vacance! Des vacances! C’était parfait! Un sourire aux lèvres, aussi radiant qu’un soleil éclatant, Miku souriait en entrant dans le manoir. Cela fut que la première bonne nouvelle et la deuxième, c’était que tous les membres de la SM seront présents! Cela dit, Haru y sera aussi! Parfait! Rien de meilleur que ça. Se dépêchant de choisir sa chambre, le jeune chanteur se rappela de leur dernière conversation à propos des vacances.

Flashback

Chez Haru :

Boudant mignonnement, Miku n’arrêtait pas de se coller sur Haru, en essayant de le convaincre de partir avec lui en vacances. Il travaillait beaucoup trop et la fatigue commençait à paraître dangereusement.

– Allez Haru-kun… tu as déjà assez d’argent! Annule tes rendez-vous pendant une semaine et viens avec Miku! Sinon… sinon Miku te kidnappera et on ira dans une île perdue! Tu n’aimerais pas ça mais… ça sera le seul moyen que tu puisses te reposer tranquillement!

Une mine boudeuse accompagna son bisou dans le cou de Haru, en espérant que celui-ci change d’avis. Mais en le connaissant, il était aussi têtu qu’une mule!

Comme prévue la réponse fut tout simplement un non. Accro des boutiques, Haru ne voulait jamais aller trop loin pour qu’il puisse faire les boutiques, chaque deux jours. Ah… et il y a aussi ces maudits clients sans têtes! Miku les haïssaient tellement. Ils ne faisaient que l’utiliser, Haru avait même des clients très violents. Ils venaient surtout la nuit pour lui faire subir tous leurs fantasmes les plus dégoutants. Et comme un bon garçon, Haru ne se plaignait guère.

End of the flashback

Bref, cette discussion s'est mal terminée, elle a fini en pleure, c’était surtout Miku qui a pleuré et Haru qui lui gueulait dessus pour qu’il arrête de chialer. Peu importe, maintenant Haru n’avait pas le choix que de venir! Entrant dans la plus grande chambre, vu que Haru y restera avec lui aussi, il se jeta sur le lit en souriant. Enfin du temps avec Haru...

S’accorder du bon temps pour se reposer ou encore être loin de tout était bien la dernière chose que souhaitait Hatsuharu. Quelle horreur même! Ne rien faire…Rester allongé sur un foutu transat à siroter un cocktail…C’était l’enfer pour le bosseur qu’il était! Inutile de vous dire combien il avait été outré de recevoir cette fichu lettre…Des vacances? Il n’en avait pas besoin! Il était bien à travailler, pourquoi fallait-il que le dirlo se mêle de tout ça?! Énervé au possible il avait décidé de se faire exempté de ces soit disantes vacances mais rien à faire…Soit absent ou bien très occupé à faire on ne sait quoi, le directeur n’avait pas montré le bout de son nez…

Résigné, Haru n’avait put emporté qu’une partie de sa garde robe dans sa jaguar bleue. Ça allait être les pires semaines de sa vie…Un fauve dans une cage…Oui…C’était ça! Ne rien faire de tout ce temps était du gâchis! Rien que d’imaginer combien d’argent il perdait lui faisait mal au cœur.
Enfin arrivé dans ce qui allait lui servir de cage pour les prochaines semaines, Haru sortit de sa voiture, valises à la main et lunettes sur le nez.

D’humeur massacrante, le charmeur avait laissé la place au solitaire. Ses longs cheveux noirs lui tombant sur le visage, Haru se dirigea d’un pas déterminé vers les chambres. Bien décidé à dormir le plus de temps possible, il poussa une des portes mais se figea, une grimace sur ses lèvres apparu lorsqu’il aperçu Miku…Y avait bien tout le monde…Ce n’était pas une blague…Quelle poisse!

Sortant ses affaires de sa valise, Miku avait un grand sourire affiché sur son beau petit visage. C’était clair que Haru serait de très mauvaise humeur en arrivant… donc, Miku devrait bien lui préparer quelque chose pour le calmer…. Quoi donc? Jetant un coup d’œil à la salle de bain de la chambre et sourit. Oui, il allait lui préparer un bon bain chaud! Ça allait bien le calmer. S’apprêtant d’ouvrir la porte de la salle de bain, le jeune chanteur se figea en entendant la porte s’ouvrir.

Curieux, il tourna la tête, et son sourire s’élargit. Comme prévu, Haru était là… de mauvaise humeur. On aurait même dit qu’une boucane sortait de ses oreilles tellement qu’il était fâché. Ne voulant pas l’agacer encore plus qu’il est, Miku s’approcha de lui, seulement avec un petit sourire et prit ses valises de ses mains pour les déposer sur le lit. Retournant enfin prés de lui pour l’embrasser timidement, il le regarda doucement.

– Miku imagine bien que tu n’aimes pas cette dernière nouvelle… oui Miku avoue bien que c’est dommage… pas de clients…. Rien…

Le jeune chanteur lui dit en baissant la tête pour essayer de contenir son sourire béat.

Oui mais… c’est très bon pour Miku ça! Comme ça… plus de maudits clients! La paix!

Hochant la tête, doucement en prenant son bras, il le tira jusqu’au lit.

– Tu veux un bain chaud? Miku va t’en préparer un! Déshabilles-toi et viens rejoindre Miku d’accord?

Il le regarda avec un petit sourire mignon avant d’entrer dans la salle de bain couler l’eau chaude. Il ajouta même des bubules et un petit canard pour accompagner le tout! Toujours en souriant, il l’attendit passionnément…

Énervé? Oui, il l’était et pas qu’un peu! Comment et pourquoi ne pas l’être?! Contrairement à Miku, Hatsuharu ne se réjouissait en rien de ce temps qu’il allait passer enfermé dans cette villa. C’était tout bonnement de la torture! Se calmer allait être une chose bien difficile surtout si sa partie la plus sombre avait le dessus…Encore si ça avait été le charmeur ou encore le timide les choses auraient été bien plus faciles…Du sexe ou bien un câlin auraient suffit à faire diminuer cette rage qui brûlait en lui mais là…C’était pratiquement impossible! Premièrement il ne voyait aucune raison de se calmer, deuxièmement il n’y avait pas de points positif à rester cloîtrer ici et pour finir il n’avait pas envie de se calmer.

Bouillonnant, Haru se laissa tout de même faire. Subir les pleurs du jeune Miku était bien la dernière chose dont il avait envie. Il savait déjà comment ça allait se finir sauf que cette fois ci il ne serrait pas là pour le consoler. Miku allait devoir trouver quelque un d’autre pour écouter ses caprices, Kyô peut-être mais lui ne répondrait pas présent.
Tout en enlevant son tee-shirt noir, Haru pénétra dans la salle de bain. Après avoir trouvé un élastique pour relever ses beaux cheveux fraîchement teints comme toutes les fois où il reprenait le dessus, il finit de se déshabiller. Un bain n’était pas une mauvaise idée du moment qu’il ne le harcèlerait pas de question. Vraiment pas d’humeur pour parler de la situation, il pénétra sans un mot dans le bain.

Étonnant l’effet qu’un bon bain chaud avec plein de bulles pouvait produire chez lui…Fermant les yeux en lâchant un long soupir, Haru rejeta la tête en arrière. Seule chose avec le sommeil qui était capable de lui faire oublier tous ses soucis…Et puis, malgré le fait qu’il soit enfermé, il allait pouvoir se refaire…Son agenda était déjà bondé pour les deux mois à venir….Fallait bien rattraper le temps perdu!

Un petit sourire aux lèvres, il le regarda pénétrer la salle de bain. Le connaissant si bien, Miku constatait bien que ce n’était que le Haru froid et cruel qui avait le dessus. Déçu, un petit soupire s’échappa entre ses lèvres quand son aîné pénétra dans la baignoire. Il aimait Haru… c’était certes mais…il ne fallait pas se cacher qu’il se sentait plus à l’aise avec le charmeur… le froid, il lui faisait peur des fois.

Assis sur le sol en le regardant, un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Malgré le fait que Haru soit contre ces vacances, Miku allait tout faire pour lui faire plaisir, pour qu’il apprécie ces vacances. Se relevant pour lui masser doucement le dos, pendant qu’il prenait son bain, Miku déposa un doux petit baiser sur son épaule.

– Miku sait que Haru n’aime pas ce changement mais… ne t’inquiète pas… Ça va vite se terminer. Et tu vas vite retourner voir tes clients mais… pendant que tu es ici, n’y penses même pas et laisse Miku s’occuper de toi…

Versant du gel pour le corps sur son dos, Miku commença à lui laver le dos. Sachant qu’un massage de dos n’était que très bon pour calmer les nerfs, le jeune chanteur serait plus qu’heureux de lui en faire d’autre pendant leur séjour ici.

– Tu veux que Miku te prépare quelque chose à manger?

Le petit Miku lui demanda en massant bien le dos. Il allait tout faire pour lui faire plaisir. Tout, tout et tout ce qu’il voudra!

D’ordinaire, Haru était du style à envoyer bouler quiconque s’approchait trop prêt de lui. Quel solitaire accepterait qu’on le touche, lui parle ou encore le colle sans cesse? Oui mais voilà, Haru n’était pas trop comme les autres…Partager son corps avec deux autres personnes bien distinctes était assez dur alors devoir supporter les conneries des autres ne l’enchantait guère et le mettait encore plus en colère. Difficile de l’apprivoiser, seul Kyô y avait réussit après de multiples épreuves et pourtant…Contre toute attente, Haru ne haïssait pas autant qu’il l’aurait souhaité le jeune Miku.

C’était frustrant pour lui de constater qu’il ne contrôlait pas des choses aussi stupides. Il aurait tellement aimé être capable de lui hurler dessus, passer sa colère sur lui, l’envoyer bouler ou encore se dégagez avec dégoût de chaque geste mais il était devenue si faible que c’était de lui-même qu’il était dégoûté…Ne rien pouvoir faire contre un gamin comme lui le mettait dans tous ses états. Jamais il n’avait été attendrit par qui que ce soit et il fallait qu’il débarque et lui foute tout en l’air…Tsss…Pitoyable…

Les yeux fermés, Haru appréciait sans le montrer le massage du jeune homme derrière lui. S’il avait sut avant combien ce genre de choses pouvaient être agréables il lui aurait permit plus souvent de le toucher. Enfin, borné comme il l’était, ce genre de miracle ne se produisait que les trente six du mois et encore…Accepter un petit geste était une chose mais tout un tas c’était trop lui demander…Tendre et tout le baltringue il était loin de l’être alors là…Miku lui en demandait beaucoup trop. Même si il n’avait rien à faire, Haru se sentait oppressé et de plus en plus mal à l’aise.

Jpréfère dormir…Dit il froidement après s’être nerveusement raclé la gorge.

Ne voulant montrer son enthousiasme à propos de ces vacances, Miku se calmer mais garder qu’un seul petit sourire sur les lèvres. Avant d’arriver dans cette villa, il avait crié, sauté et dansé de joie, bien sûr, il fut accompagné par Kyô dans son magnifique spectacle. Et pourquoi ne l’aurait-il pas fait? Il allait devoir passer un mois entier, n compagnie de la personne qu’il aime. Dans la même chambre, même lit en plus!

Se dégageant doucement, il lui sortit une serviette. D’un regard timide, Miku attendit que Hatsuhau sorte de la baignoire pour qu’il puisse lui sécher le corps et mettre la serviette autour de sa taille. Les yeux baissés, après avoir constaté que le jeune Haru s’était teinté les cheveux à nouveau, et à lui allait bien, il le regarda en souriant.

– Les cheveux de Haru-kun lui vont très bien! La couleur te va bien… Bon… Miku va te préparer le lit… ça ne te dérange pas si Miku range tes affaires dans la garde robe? Tu vois… *gêné, il baissa les yeux* Miku n’a rien d’autre à faire…

Toujours avec un sourire timide, il passa la serviette autour de la taille de Haru et sortit de la salle de bain, pour dégager son lit des affaires qui étaient dessus. Les joues légèrement rosies, il rangea bien la chambre en attendant que Haru sorte de la salle de bain. Ce Haru ne l’appréciait peut-être pas mais… Miku allait travailler fort pour!

Jour après jour, il allait lui faciliter la tache pour bien vivre. Même si le membre d’Alice Nine lui demande d’être son secrétaire, pour prendre les rendez-vous avec ses clients, il le ferait! Juste pour pouvoir rester avec lui, il fera tout pour! Certes que ça lui fera un mal fou mais… il supporterait cette tortue… Miku était prêt à même sacrifier sa propre vie pour la personne qu’il aimait!

Sourire à tout va, rigoler, faire comme si tout allait bien…Des choses qu’Haru ne maîtrisait pas du tout. Seul l’autre charmeur savait s’y faire avec ça. Lui réglait les problèmes par la violence ou l’indifférence…Pas géniale comme méthode mais à lui ça lui convenait alors les autres devaient se taire et accepter. Peut importe leur opinion de toute façon Haru ne les écouterait pas…Il était bien trop égoïste et narcissique pour faire une telle chose…
Être traité comme un prince, ça il appréciait…C’était même un rêve. Bien qu’il n’ait pas l’étoffe d’une personne aussi importante, Haru aimait rêver…Pouvoir avoir un peu de dignité ou encore être fier de ce qu’il est…Oui…On peut toujours rêver non?

Les yeux toujours fermés, Haru n’écoutait Miku que d’une oreille, bien trop préoccupé par ce qui l’attendrait en sortant de cette villa. Les choses allaient sérieusement se compliquer…Pas facile de rattraper l’argent perdu par la faute d’un crétin de directeur qui pensait au soit disant « bien » de ses stars mais il ne se doutait pas que certaines n’apprécieraient guère son geste…
Sortant du bain avec lenteur il se laissa entourer de la serviette. Bien trop occupé à coiffer une fois de plus ses cheveux pour remarquer l’absence de Miku, le jeune guitariste finit par sortir de la salle de bain cinq minutes plus tard.

Sûrement l’énervement mais Hatsuharu n’avait pas remarqué qu’il n’y avait qu’un lit dans la pièce et que les valises de Miku s’y trouvaient également…Si il comprenait bien…Non…Fronçant les sourcils il n’osait même plus avancer. Ils n’allaient tout de même pas passer ce temps dans la même chambre? Lui qui avait besoin de solitude il allait être servit…Rien de plus agaçant, cependant trop fatigué pour une fois de plus s’énerver et devoir se chercher un autre endroit où dormir, Haru pénétra sous les draps sans un mot avant de fermer les yeux.

Miku le regarda se glisser sous les draps en soupirant. Il aurait du s’en douter… Son sourire s’effaça et il le couvrit bien avec le drap et le regarda en tremblotant. Haru s’en fichait pas mal de lui… si Miku lui disait qu’il pouvait dormir ailleurs, il était certain qu’il irait en courant. Une main sur sa bouche pour contenir ses sanglots, qui commencèrent à se former, Miku recula et se laissa doucement tomber sur le sol.

S’assurant que Haru ne le regardait pas, il posa une main sur sa poitrine et pleura doucement. C’était toujours la même histoire… Hatsuharu n’appréciait jamais ce que le jeune chanteur faisait et ça faisait énormément de peine au petit Miku. Un simple merci lui aurait fait plaisir, ou encore un bisou. Mais non… il n’était pas aussi important pour recevoir ces choses… Nooooon!! Il n’était pas un client!

Une simple petite peste qui l’embêtait… voilà ce qu’il était. Sans vraiment s’en rendre compte, il commençait réellement à croire qui il était… Bordé de peine, il avait la tête baissé et les yeux sur la moquette. Pourquoi? Pourquoi est-ce que son côté charmeur le supportait et pas lui? Il ne faisait rien de mal à ce qu’il savait… Il essayait de lui faciliter la vie! Miku se leva et en sanglotant il le regarda.

– Miku va te laisser cette chambre… Miku reviendra plus tard pour récupérer ses affaires… Pardon si Miku t’a déranger… ça n’arrivera plus…

Il s’inclina doucement, en se mordant les lèvres pour éviter qu’un sanglot s’échappe de ses lèvres.

D’habitude, tout le monde trouvait Miku mignon. Tout le monde excepté de ce Haru, qui n’avait pas l’air de bien le digérer. Pourtant, Miku ne lui avait jamais fait de tort, bien au contraire, depuis le début, il savait la limite de celui-ci et Miku faisait tout pour ne jamais dépasser la limite.

Qu’il s’agisse de lui ou des autres, Haru n’était pas doué avec les sentiments. Être sympa, se sentir à l’aise, donner des signes d’affection sans qu’on les lui demande n’était vraiment pas son fort. C’était bien difficile pour lui qui se sentait de trop. Partout où il allait ce constant sentiment de gêner envahissait son cœur déjà bien meurtris par un début de vie bien douloureux. Ne pas se sentir à sa place, toujours être rejeté et accepter sans broncher sa condition plus que pitoyable était devenue une habitude pour lui. Soit proie des êtres les plus détestables mais également les plus tristes ou encore attirant la colère de ceux qui voulaient paraître en héros aux yeux de tous, Hatsuharu ne cessait jamais de se rabaisser. L’opinion des autres il avait apprit à ne pas l’écouter…Enfin, du moins celle qui s’opposait à ce qu’on lui avait rentré dans le crâne.

Devenu un bête mouton de panurge, Haru ne se plaignait pas. Pourquoi le ferrait-il? Il avait tout ce qu’il voulait alors il n’allait pas encore râler! Certes pas mal de choses l’agaçait mais en bon esclave, il avait également apprit à ne pas le montrer. Réagissant de façon différente en fonction de celui qui avait le dessus, dans tous les cas Haru n’avait jamais éprouvé un seul sentiment tel que l’amour ou la réelle amitié. Évidement qu’il considérait Kyô comme son frère mais ce n’était qu’un simple concours de circonstance! Si il n’avait pas été là tous les jours pour lui sourire et lui dire que tout irait bien, Haru ne l’aurait jamais vu de cette façon!

Allongé dans ce vaste lit, Haru retenait des longs soupirs d’exaspération. Il n’était peut être pas doué avec tout ce qui est sentiment mais il était capable de reconnaître le moindre bruit et là…Inutile de le nier, Miku pleurait! Qu’est-ce qu’il avait encore put faire pour le mettre dans cet état? Il lui fallait vraiment pas grand-chose pour pleurer alors ça devait être une broutille…Contenant sa colère grandissante, Haru se leva en maintenant la serviette autour de sa taille. Il voulait lui laisser cette chambre? Hors de question! Il ne dormirait pas dans un lit aussi grand…

Jte le laisse! Pas besoin d’un lit comme ça!Grommela-t-il avant de quitter la pièce.

Il n’était vraiment pas d’humeur pour subir les larmes du jeune homme…C’était vraiment pas son truc consoler les gens…Pour tout dire aucun des trois n’était doué pour ça. Un de leurs rares points communs…

Le voyant partir aussi subitement, devant lui comme cela, lui fait pleurer encore plus. Ce n’était ce qu’il voulait… Miku pensait qu’ils allaient passer ces maudits vacances, ensemble dans la même chambre. D’ailleurs, pourquoi pas? Haru lui-même disait qu’il se sentait plus confortable quand il dormait avec le chanteur… alors… pourquoi ce changement radicale? Miku lui avait-il fait quelque chose? En y réfléchissant bien… non…

Essuyant ses larmes, il sortit de la chambre en vitesse pour lui rattraper le bras. Avant que Hatsuharu se dirige vers les escaliers, Miku lui attrapa le bras. D’un regard suppliant, il se collant contre son torse, comme s’il voulait que le grand le consoler. Passant les bras autour de sa taille, le jeune chanteur le tint fermement, il ne voulait pas qu’il le laisse seul. Il avait même choisit la plus grande chambre, seulement pour être avec lui!

Fourrant sa tête dans le creux de son cou, il respira profondément l’odeur de son partenaire. Voulant rester comme cela éternellement, il se retira doucement, et le regarda avec un sourire dessiner sur ses lèvres. Une main prit la sienne timidement, et il sentit une chaleur lui envahit les joues.

– Tu sais… Miku a choisit cette grande chambre… seulement pour y rester avec Haru-kun… Haru-kun ne devrait pas partir comme ça… ce n’était pas toi qui disait que tu préfère dormir avec Miku parce que tu te sens plus relaxe? Reviens alors…

Doucement, pour qu’il ne se sente pas bousculer, Miku lui tira doucement la main vers la chambre. Tout ce qu’il voulait, c’est faire comme avant… juste dormir l’un à côté de l’autre ou, dormir dans ses bras et le réveiller avec un petit bisou sur les lèvres…

Passer du temps avec quelque un ou même plusieurs personne était une réelle épreuve de force pour Haru. C’était pour tous les trois pareil. Mal à l’aise, anxieux de dire quelque chose qui blesserait ou bien que les choses tournent de telle façon à ce qu’il doive se justifier d’un comportement qui pour lui était tout à fait normal, Haru préférait en définitive rester seul. La solitude était sa plus chère compagne…Au moins il savait qu’il pouvait se réfugier dans ses bras et que seul sa propre mort l’y arracherait…Plutôt rassurante comme pensée…Du moins, pour lui.

Ainsi, Hatsuharu redoutait ces vacances. Non seulement car il n’allait pas pouvoir voir ses clients ou bien faire les magasins mais également car ça signifiait qu’il allait être 24h sur 24 avec d’autres gens et ça…Il ne voulait pas se l’avouer mais c’était sa plus grande peur…Devoir rester enfermer dans une immense maison avec autant de personnes était terrifiant. Soudainement les souvenirs du lycée lui revenait.
Tous ces passages à tabac, ces rires, ces regards tournés vers lui…Non…Il allait devenir complètement dingue si il y repensait. Rien qu’en rentrant dans la villa il avait eu cette désagréable impression que tout le monde le regardait, que les timides rires qu’il entendait sur son passage lui étaient destinés…

Il allait devenir complètement dingue. Son cœur battait la chamade, ses yeux s’affolaient et par nervosité il ne cessait de se mordiller la lèvre inférieure. N’ayant même pas le temps de sursauter en sentant une main se poser sur son bras, des flash-back de ses agressions revenaient à une vitesse folle. Comme figé, il n’écoutait même pas Miku qui lui parlait. Les yeux figés dans le vide, la respiration haletante il se laissa tirer à nouveau jusqu’à la chambre. Impossible de savoir qui l’y menait mais tant pis…Ce voile noir qui était tombé sur ses yeux l’empêchait de savoir exactement où il était…Se laissant guider par cette main sur son bras il redoutait quelque peu ce qui allait bien pouvoir se passer mais ne bronchait pas…Comme toutes les fois où on l’avait tiré dans un coin reculé…

Entrant enfin dans la chambre, Miku trouva cela étrange que Haru ne refuse guère. D’habitude, ce Haru, aurait déjà du péter son câble. Crier, gueuler et faire pleurer le jeune chanteur plusieurs fois de suite. L’allongeant sur le lit, Miku se jeta à côté de lui, se collant contre la personne qu’il aimait, il lâcha un petit soupir de satisfaction. L’homme, dans le même lit que lui, ne devrait peut-être pas savoir à quel point le chanteur d’An Cafe l’aimait…

Depuis leur rencontre, il sentait que sa vie avait un sens… quelque chose dont il ne croyait guère. Plusieurs fois, Kyô lui avait conseillé de s’éloigner, que Haru n’était pas la personne qu’il recherchait… qu’il y avait une grosse chance qu’il n’avait même pas de cœur pour aimer… Miku, même s’il aimait énormément son onii-san, il s’en fichait de ce qu’il lui disait. Tout homme pouvait aimer, même si Haru avait vécu des choses difficiles, il pouvait aimer! Certes que ça allait prendre un temps fou mais, il aimerait pareille!

Jetant un regard sur lui, il fronça les sourcils. Pourquoi…. Avait-il l’air d’avoir… peur? Impossible! Haru n’a jamais eu peur de Miku, alors pourquoi commencer? Il n’avait jamais rien fait pour qu’il ait peur! Tranquillement, le jeune homme posa sa tête sur le torse de Haru. Les yeux fermés, il respira profondément l’odeur si relaxante de son partenaire. Petit Miku continuerait de se battre… il n’allait pas abandonner… jamais, il n’allait le laisser seul. Même s’ils se chicanent à chaque fois qu’ils restent longtemps dans la même chambre ou encore dans la même pièce mais… ils finissent toujours par coucher ensemble pour se calmer.

– Haru-kun… si tu as besoin d’argent… demande à Miku de faire du sexe-sexe avec toi et il te donnera de l’argent… Miku n’aime pas quand tu es fâché ni quand tu es frustré… alors… Miku voudrait aider!

Le jeune Miku lui dit avant de déposer un petit baiser sur son torse.

Se laisser faire…Subir…Encore et toujours sans jamais donner son avis…Accepter que l’on se serve de lui…Se taire et attendre que ça passe…Voilà ce qu’avait finit par apprendre Hatsuharu…Ne pas résister était tellement plus facile. Les autres avaient ce qu’il voulait et lui obtenait en échange son argent. C’était facile…Humiliant mais facile et puis…Lui n’avait pas de fierté, du moins, il n’en avait plus mais il ne s’en plaignait pas. Vendre son corps pour une poignée de billets verts lui permettait de réaliser son rêve alors fierté ou pas il continuait à le faire.

Allongé sur le lit, Haru ne bougeait pas d’un pouce…Il attendait sagement qu’il fasse de lui ce que bon lui semble. Après tout il était là pour ça, c’était l’unique raison pour laquelle il voulait qu’il reste non? Mais lui qui n’était pas habitué à avoir un seul client allait déguster…Incapable de voir le visage du jeune homme ni même de reconnaître sa voix Haru restait de marbre.
Ce que pouvait lui déballer Miku n’avait aucun sens à ses oreilles. Il était ailleurs…Dans cette bulle qui se formait autour de lui quand tout allait mal, quand on prenait son corps pour en faire ce que l’on veut…Être prit de la sorte en simple objet pouvait être excitant pour certaines personne mais depuis longtemps ça ne l’était plus pour lui. Habitué à ce petit jeu depuis maintenant des années, Haru n’avait jamais trouvé ça excitant ou quoique ce soit d’autre.

Il ne pouvait qu’attendre…La respiration régulière et presque inexistante, le cœur battant à un rythme des plus normal…C’était finit l’époque où il avait peur…

Aucun bruit. Rien ne sortait de la bouche de Haru. Rien… aucun son ni plainte. Normale? Certainement pas! Hatsuharu n’était pas quelqu’un qui restait assez longtemps sans se plaindre c’était très rare. Alors quand Miku le voyait ainsi, il s’inquiétait. Se redressant, le petit chanteur fronça les sourcils. L’homme qu’il aimait n’avait pas l’air d’aller… non… il avait le regard vide… comme une statue…

Inquiet, Miku se releva en se mordillant les lèvres. Dans cette situation, Miku ne savait plus quoi faire. Perdu, il le regarda allongé comme une momie. Creusant dans sa tête pour une solution, son visage s’illumina. Il rigola et commença à chanter Escapism en dansant. Les yeux fermés, il bougea avec le rythme dans sa tête. Cette chanson définissait bien ce qu’il ressentait… c’était même une de ces chansons préférés!

Miku s’approcha de lui et caressa doucement son visage en chantant le verse qui lui faisait mal en le regardant:

- futoshita shunkan ni ukabu futari no hibi wo
kesshite uso de nai yo to jibun ni iikikasete
tatakai tsudzuketeiru sabishisa to kodoku ni
yowamushi wo riyuu ni nigete

Après que la chanson eut terminée, il rouvrit ses yeux et sourit avant de poser ses lèvres contre la joue du Schizophrénique.

– Haru-kun… réveille toi… ne laisse pas Miku comme ça…

Exigeant, râleur, charmeur, peu confiant, distant…Autant d’adjectif qui se combinaient en une seule et même personne. Difficile à croire vu l’opposition de certains comportements et pourtant lui était comme ça. Malade? Pas pour lui! Voir la schizophrénie comme une maladie ne lui était pas venue à l’esprit une seule fois. Pourquoi d’ailleurs? Pourquoi avoir des troubles de la personnalité serrait une mauvaise chose si ça lui convenait et l’aidait?! Changer d’attitude comme de chemise pouvait être cauchemardesque pour les autres mais une fois de plus pour Hatsuharu s’était un avantage.

Fuir encore et encore était devenu une habitude pour le jeune homme alors devenir un autre lui facilitait la tâche. Si il devait partager son corps pour ne pas qu’on lui mette la main dessus ou moins souffrir, Haru ne dirait pas non. Certes c’était agaçant de côtoyer tous les jours de tels extrêmes mais ça lui sauvait la mise alors pourquoi refuser…Il fallait être fou!
Échapper à ses bourreaux n’était pas une mince affaire et pourtant il y était parvenu alors pourquoi revivait-il cela? Comment ça s’était déclanché? Plus les secondes passaient et plus il revenait à la réalité. C’était si étrange…Il avait été comme plongé en arrière. Lui qui détestait ça il l’avait revécut!

Ses yeux s’illuminèrent de cette lueur si particulière lorsque les lèvres de Miku effleurèrent la peau de sa joue. Comme se réveillant d’un cauchemar, Haru se redressa brusquement en respirant avec difficulté. Il ne comprenait pas tout de ce qui s’était passé ni même d’où il était cependant il devait rester le plus naturel possible…Ça allait être facile étant donné que le maître en la matière était de retour…
A peine quelques secondes passèrent et Haru souriait déjà légèrement. Posant son regard sur Miku il sourit de plus belle en penchant légèrement la tête sur le côté et de cette voix charmeuse brisa le silence qui s’était installé.

Je suis là…

De nature très inquiète, Miku regarda Haru en se mordant les lèvres. Pourquoi agissait-il de la sorte? Miku lui avait fait quelque chose? Mais d’après le chanteur, il n’y avait rien… rien du tout même… Ça faisait déjà une bonne semaine qu’il ne l’avait pas vu, parce qu’il était occupé avec ses clients… Un petit sourire s’afficha sur ses lèvres quand l’homme qu’il aimait parla. C’était bien le charmeur qui avait pris le dessus.

À vrai dire, c’est le charmeur que le jeune chanteur aimait le plus. C’est vrai qu’il ne montrait jamais ce qu’il ressentait vraiment… sauf que… il est le plus fin avec lui. Le timide ne lui parle presque jamais, il est toujours dans son petit coin, tandis que le froid, il ne fait que râler et gueuler. Miku savait bien qu’il ne devrait pas les différencier ainsi, que Haru n’est qu’une seule personne, même s’il avait de multiple personnalité, c’était égoïste de sa part, il en était conscient.

Aimer quelqu’un n’était pas une tache facile. Normalement dans un couple, les deux personnes doivent s’aimer mutuellement sinon ça ne fonctionne pas. Même chose avec la confiance. L’égoïsme n’avait sa place nulle part. Alors pourquoi l’était-il? Reculant en souriant, il s’assit sur le plancher en soupirant. Pourquoi est-ce qu’il ne pouvait être aussi compréhensif que Haru? C’était bien la moindre des choses qu’il devrait faire non? Pourtant… vu qu’il savait qu’il était égoïste, il se disait souvent qu’il ne méritait pas d’être l’ami de Haru ou encore amant… Et puis… se dire ces paroles, si blessantes, ne faisait que le rabaisser de plus en plus. Levant la tête vers le musicien, il continua de lui sourire chaleureusement.

– Haru-chan n’est pas malade? Miku pourra aller chercher des médicaments si tu en as besoin!

Être aimé de tous et détesté à la fois…Un paradoxe plutôt amusant qui peut virer au cauchemar quand cette haine se mêle à de la violence gratuite. On dit souvent que ce genre de choses n’arrivent qu’aux autres, qu’il est impossible qu’on nous en veuille…Mais, quand notre simple existence est considéré comme une erreur et que les rejetés de la société s’en mêlent, tout bascule…
Centre d’intérêts un jour, ignoré le lendemain. La vie est-elle si cruelle? Pourquoi le sort s’acharne t il parfois sur ceux qui n’ont rien et ne demandent qu’à s’en sortir? Est-ce une simple épreuve destinée à les rendre plus fort? Tout cela peut conduire au bonheur?…Des questions, encore et toujours des questions et aucune réponse…

Passer sa vie dans le noir, un éternel sourire aux lèvres et ne jamais pleurer…Voilà comment résumer l’existence d’Hatsuharu. A quoi cela pouvait bien servir de donner un cadeau aussi précieux que la vie à des êtres qui allaient plonger au fond d’un puit sans fin pour ne jamais en ressortir. Haru avait bien crut voir parfois de maigres lueurs…Tristes illusions…Amusant combien la torture pouvait distraire les gens mais surtout, étonnant combien Haru pouvait être résistant…

Se battre…Encore et toujours pour une cause perdue. Ça faisait bien longtemps qu’il avait arrêté. A quoi bon après tout, il avait apprit à tout contrôler, cacher voir même tuer ce qui pouvait ressembler à des sentiments. Des choses bien inutiles qu’il estimait ne pas avoir le droit d’éprouver et puis…Pour lui ce genre de choses s’associaient automatiquement à la souffrance. Alors avouer qu’il s’attachait à certaines personnes relevait de l’impossible pour lui!
Le regard posé sur Miku, Hatsuharu gardait ce sourire éternel accroché à ses belles lèvres. Tout en se redressant sur les coudes il rejeta la tête en arrière pour délasser les muscles de son cou, tendu par les heures de route. Fixant à présent le plafond, Haru ne put que sourire encore plus aux paroles de Miku. Dans le fond il lui ressemblait…Toujours au service des autres. Les yeux à demis clos et rivés sur le plafond il répondit de ce ton si particulier qui donnait l’impression qu’il était en train de rire sans réellement le faire.

Non merci je vais bien…Juste un peu fatigué mais ce n’est rien!

Fatigué? Il l’était tout le temps alors ajouter des heures de conduite sans pose à tout ce qu’il devait supporter tous les jours était exténuant…

Parfois, Miku avait l’impression que Haru pensait qu’il ne le comprenait pas… mais ce n’était que le contraire en fait. Il le comprenait tellement qu’il lui arrivait souvent d’avoir mal au cœur pour lui. Raison? Elle reste encore inconnue. Oui effectivement, le jeune chanteur se prenait pour un gros méchant égoïste mais… il avait un cœur d’or, il se préoccupait de la personne qu’il aimait et ferait tout pour lui, même vendre son âme au diable. Le regardant intensément pendant quelques minutes avant de se détourner la tête, le cadet lâcha un soupire avant de s’approcher de son aîné.

– Haru-kun est toujours fatigué… Il se néglige tout le temps pour l’argent… Et… il va finir par mourir s’il n’arrête pas de travailler 24/7… Miku croit que ces vacances vont bien l’aider à relaxer… ne?

L’argent… C’est avec ce bout de papier que le monde fonctionne… Si tu n’as pas d’argent alors tu n’as plus de raison de vivre ne? L’amour est aussi important… Mais… si une personne avait tout l’amour du monde mais qu’elle se retrouve pauvre dans les rues… à quoi lui servirait son amour? Elle finirait sûrement par crever de faim ou de froid… C’était ça… la vie… Bien qu’elle soit dure… il fait la vivre, d’une façon ou d’une autre.

Assit sur le lit, Miku n’était pas comme avant, ces temps-ci il se sentait très bas, pour une raison qui lui est inconnue. Il ne savait pas pourquoi il avait tout le temps l’impression qu’il était seul... bien que Kyô vivait dans le même appartement que lui, il y avait toujours quelque chose qui manquait. Regardant Haru longuement, il finit par lui faire un petit sourire. C’était quoi la différence entre un vrai sourire et un faux? Pour le chanteur de An Café, il n’y avait pas de différence, tu trompes les gens chaque jours avec un faux sourire, et personne ne se rendra compte.

– À vrai dire… Miku a choisi cette chambre, la plus grande chambre… parce qu’elle avait l’air de la plus luxueuse… Puis… Miku sait à quel point Haru aime ça… Alors… ça ne te dérange pas si Miku reste ici avec toi?

Le regard posé sur le jeune homme, il continua de lui sourire.

Beaucoup de gens vous dirons « Pourquoi tu fais la tête? Ça ne vas pas? Tu veux en parler? »…Phrase détestable…Il était impossible d’imaginer dans quel état ça pouvait mettre le jeune Hatsuharu de l’entendre…Tous ces égoïstes qui se soucient de son sort de façon si hypocrites, pour avoir bonne conscience ou encore se sentir un tant soit peu utiles. Ces élans d’affection sans lendemain pouvaient le mettre dans une rage noire. Comment les gens pouvaient être si égoïstes à vouloir aider les autres simplement pour se sentir mieux?!

Fallait pas se leurrer, il y avait bien une raison à tout ça! Personne ne haït à un tel point l’amitié que certaines personnes veulent nous offrir. Elle est peut-être illusoire ou sans avenir mais parfois, en l’acceptant quelque chose de plus concret peut maître. C’était presque inespéré mais à croire que des miracles pouvaient arrivés. Haru lui n’y croyait pas mai pourtant ça existait bel et bien! Vouloir aider son prochain coûte que coûte en faisant abstraction de ce que ça lui coûterait…Il n’avait rencontré qu’une seule personne comme ça…

L’amour, l’amitié, la compassion, le bonheur…Des choses qu’Haru s’interdisait d’éprouver. Quand on se rabaisse plus bas que terre impossible de vouloir être comme les autres, de salir ces choses si nobles. Il n’en avait pas le droit et préférait se contenter d’une luxure illusoire gagné à la sueur de son front. Donner du plaisir aux autres qu’il soit physique ou visuel lui était égal…Pour tout dire c’était bien la seule chose qu’il savait faire: contenter les autres.

Pas bien difficile de le combler lui: de l’argent, des belles choses et il était content. Peu pour certains mais suffisant pour lui. Un ptit sourire en coin il écoutait donc le jeune homme assit sur le lit. C’était pas souvent qu’on lui disait de telles choses ou bien…Juste avant qu’il ait un rapport avec un client, un ptit jeu qu’ils avaient ensemble en somme. Mais là, ça semblait différent, Miku avait l’air sincère.
Touché par une telle attention, le guitariste posa sa main sur la tête du ptit blond pour légèrement lui ébouriffer les cheveux en rigolant.

Je vais pas mourir! Qu’Est-ce que tu vas chercher encore? Je suis juste fatigué par la route! Le reste j’ai l’habitude moi!

L’habitude? Comment pouvait-on s’habituer à une telle humiliation, à un tel plaisir écœurant qui ne faisait que le détruire mentalement jour après jour?! C’était se mentir à soit même avant tout pour trouver la force de continuer à sourire et rigoler comme il arrivait si bien à le faire.

T’es mignon Miku! Puis…Jvais pas avoir un aussi grand lit à moi tout seul!…Donc me pose même pas la question c’est une obligation! Rétorqua-t-il alors qu’un large sourire était né sur ses lèvres. Attrapant le jeune chanteur par les épaules il le tira contre lui pour s’allonger convenablement. Miku sur lui, il jouait lentement avec les mèches de ses cheveux avec un ptit sourire en coin.

Bien que ces vacances leurs feraient tous un peu de plaisir, pour une raison assez inconnue, Miku sentit qu’il était détressé. Pourquoi? C’est ce qu’il cherchait à savoir aussi. Pourquoi se sentir aussi bas quand on est supposé d’être bien? C’est mêlant non? En tout cas tout cela l’était dans la petite tête du jeune chanteur. Lui que d’habitude avait tout le temps le sourire aux lèvres, se forçait beaucoup ces temps-ci à le faire. Il devenait mature peut-être… c’était ce qu’il se disait… alors si c’était comme cela la vie d’un adulte, il ne voulait pas vieillir!

Qu’était le but de maturé et de vivre en tant que quelqu’un, quand on ne le veut pas? Se forcer à vieillir pour pouvoir suivre les autres… étaient-elles bien la réponse? Peu importe la réponse… Miku n’était pas intéressé à la savoir. Pourquoi, on le punissait chaque fois qu’il parait, en publique, à la troisième personne, et qu’on lui dise de vieillir un peu plus? N’avait-on plus le droit de faire ce qu’on voulait dans cette société corrompue?

Secouant légèrement sa tête de ces pensées, il rigola quand Haru lui décoiffa les cheveux. Une des raisons pour laquelle il s’était attaché aussi facilement à cet homme, c’était parce que lui, contrairement aux autres, ne le jugeait pas. Même si parfois des mots assez blessantes sortait de sa bouche, Miku savait que c’était pour son bien que Haru lui disait cela. Habituer, il disait… Habituer à quoi exactement… s’il voulait dire habituer à coucher avec le premier venu pour un peu d’argent... alors Miku s’en doutait fort bien que quelqu’un pouvait s’habituer à ce genre de vie… Ce n’était qu’une façade pour que les autres ne s’inquiètent pas pour lui, qu’il disait cela non? Ça se voyait exceptionnellement bien.

L’écouter attentivement, le jeune chanteur ne put s’empêcher de laisser apparaître quelques larmes, quand il fut allongé sur le torse de la personne qu’il aimait. Se blottissant la tête dans le creux de son cou, il sanglota doucement en s’agrippant fortement contre Haru.

– Miku… Miku ne sait pas quoi te dire… Tu prends toujours soin de Miku par contre… Miku ne fait jamais rien pour toi… Pardon… Pardon…

A quoi bon rabaisser les autres et les insulter si ça pouvait les blesser?! Hatsuharu n’avait jamais comprit ce qui pouvait motiver les gens à agir aussi méchamment…Certes il fallait parfois être dur pour faire comprendre certaines choses mais jamais, au grand jamais n’agir de façon si inhumaine envers quelque un. N’éprouvant que du dégoût envers ceux qui se comportait de la sorte, Haru ne pouvait que se taire n’ayant pas son mot à dire. Cependant, quand lui pouvait agir il choisissait une façon plus délicate et bien à lui pour faire comprendre certaines choses.

Comme on aurait put s’y attendre, il y avait des individus aux valeurs différentes des siennes et qui agissaient à son opposé. Confronté depuis quelques temps au jeune chanteur d’AnCafe, Haru avait dut plusieurs fois hausser la voix pour que le message passe. Bien sûr il l’acceptait comme il était: ce jeune homme au discours enfantin, à l’attitude de gamin mais au charme indiscutable. Il restait lui-même malgré que son âge prêt de la maturité et les multiples critiques ou regard de travers qu’il subissait.

Secrètement, Haru admirait le jeune homme car lui n’avait jamais été capable d’affirmer celui qu’il était et voulait sans cesse aller dans le sens des autres ce qui lui avait valut ces années de persécution. C’était tellement facile de s’en prendre aux plus faibles et naïf…En écoutant Kyô, Haru ne pouvait qu’être d’accord avec lui. Ils n’étaient autre qu’une bande de lâche incapable d’être heureux et s’affirmant en attirant l’attention de leur camarades par ces actes détestables. Avoir des amis ou se faire haïr n’était pas tellement différent…Dans tous les cas on vous remarquait.

Être le centre d’attention n’était vraiment pas la préoccupation d’Haru…Lui préférait grandement être utile d’une manière ou d’une autre. Une priorité parfois difficile quand on est la source du malheur des autres, que ce soit par ses actes, paroles ou encore pour des sentiments non partagés ou pas encore découverts. Lui qui aimait tant voir sourire les autres s’attristait que le jeune Miku pleure. Pourtant il n’avait rien dit et ne pensait pas avoir fait quelque chose de mal. Ce fut lorsqu’il se mit à parler que tout s’éclaira.

Je suis ton sempai Miku…C’est normal que je prenne soin de toi! Je suis là pour ça non?!…Ne t’inquiètes pas va!… Murmura-t-il en déposant un léger bisous sur son cou alors que ses mains caressaient machinalement son dos et ses cheveux.

Miku s’arrêta doucement de pleurer mais resta dans les bras d’Haru, un peu plus longtemps. Pourquoi l’aimait-il tant? Parce que, Haru... était tout simplement… Haru… lui-même et personne d’autre! Il était différent des autres. Tellement gentil que les gens finissent par l’utiliser pour leurs simples plaisirs. Le serrant un peu plus contre lui à cette pensée dégoutante, il lâcha un petit soupire avant de sangloter doucement, mais cette fois-ci pour une autre raison…

Est-ce que ce guitariste penserait du mal du chanteur, quand il saura qu’il ne le voulait rien qu’à lui? Était-ce trop égoïste de même penser ainsi? Miku releva la tête en boudant pour le regarder avant de lui donner un petit bisou sur la joue et de blottir sa tête dans le creux de son cou. Son cœur se resserra quand il pensa de l’amitié de ce guitariste a avec Kyo… Non, il n’était pas jaloux sauf que… dès fois, il se disait… que si jamais Haru n’avait jamais su que son onii-san était Kyo, il l’aurait longtemps laissé sécher… pas vrai?

– Haru-kun… est-ce méchant de Miku de vouloir t’avoir à lui seul? De vouloir chérir Haru-kun dans son cœur et ne laisser personne l’avoir? Parce que… c’est ce que Miku veut réellement…

Le chanteur d’An Cafe se retira et se redressa avant de s’asseoir, la tête baissée. Il avait honte de ce qu’il disait… parce qu’il savait très bien qu’il allait se faire rejeter encore une fois. Un de ces jours, il devrait garder ces sentiments, rien qu’à lui non? Ben… il a déjà essayé… mais ne fut capable… Pour lui, il faut toujours dire ce qu’il veut et ce qu’il pense parce que sinon, il aura du mal à regarder la personne dans les yeux.

– C’est égoïste non? Et puis… Haru-kun n’aime pas les personnes égoïstes comme Miku… Gomen né…

Il lui dit, la tête toujours baissée, pendant que ses lèvres tremblèrent…

Éprouver des sentiments pour quelque un était ce si mal?…Quand il s’intéressait à la question, Hatsuharu rencontrait des réponses bien différentes: que ce soit « L’amour n’est qu’un sentiment égoïste. », « Ce n’est qu’un moyen de plus pour connaître la souffrance. » ou bien des phrases du genre « Il n’y a pas plus belle chose sur terre » ou encore « Si il n’y avait pas l’amour, la vie n’aurait aucun sens. ». Des avis bien partagé et lui restait au milieu à ne pas savoir quoi dire ou faire. C’étais si bien que ça ou l’amour n’apportait que la souffrance au bout du compte?! Mieux vaut rester seul ou bien sans cesse être en quête d’amour?…

Être fort ou bien faible…Une question qu’il ne se posait plus depuis bien longtemps pour la simple et bonne raison que les sentiments lui manquaient. Ce n’était écrit nulle part, personne ne le lui avait dit et il possédait un cœur mais malgré tout cela, Haru s’interdisait d’éprouver des sentiments trop fort. Selon lui, ressentir de l’amour, de l’amitié ou encore autre chose était une preuve irréfutable de force alors, si lui en était capable, il deviendrait bien plus fort et ça…C’était impossible! Lui ne plus être faible…C’était de l’ordre du rêve, ni plus ni moins!

Les désirs, il ne fallait pas le nier, tout le monde en avait et les pauvres sûrement plus que les autres. Lui venait d’une famille qui n’avait même pas les moyens d’acheter un moyen de contraception pour toutes leur relations sexuelles…C’était dire dans quelle pauvreté Haru avait vécue. Alors, quand on connaît une situation aussi critique, est-il exagéré de dire que l’on est égoïste, que l’on ne pense qu’à nous et pas aux autres…Non, je ne crois pas car, il est évident qu’il faut d’abord être heureux pour que les autres le soit. Cependant, lui n’avait pas comprit ça. Certes il avait tout ce dont il rêvait depuis toujours mais il lui manquait ça…Ce sentiment qui fait que son sourire parait plus naturel, plus radieux, plus sincère…

Inutile de se voiler la face et refuser de voir le mal qu’il faisait autour de lui en refusant d’éprouver des sentiments. Que ce soit Kyô ou bien Miku, tous deux avaient ou souffraient actuellement et tout ça…Par sa faute. Alors, s’il y avait un des deux qui était égoïste, c’était bien lui et pas le jeune chanteur. Depuis quand aimer et vouloir l’être en retour était devenu mal? Depuis quand vouloir connaître le bonheur était un vice, un défaut?…Ce fut donc avec le sourire qu’Haru lui releva le visage en se penchant légèrement vers lui.

Si un de nous deux est égoïste…Ce n’est sûrement pas toi! Tu es même le plus fort de nous deux… Dit il d’une voix agréablement douce et chaleureuse. Sa main glissait lentement sur son visage en dégageant quelques mèches de cheveux et il reprit tout aussi lentement et avec ce même sourire.

C’est normal d’être égoïste! Si tu ne l’étais pas un peu je m’inquièterai pour toi mais là…Ce n’est même pas de l’égoïsme que tu ressens… Finit il en souriant.