Une poupée mouillée...[Pv YunHo & Bou]

YunHo piqua un sprint entre le dernier arbre du parc et l'entrée de la S.M, afin de se mettre au sec. Ses écouteurs dans les oreilles, le jeune homme chantonnait "Talk Play Love" tout en allant se réfugier contre l'immense batiment. Un fin sourire amusé étira les lévres du brun alors qu'il se tournait dos au mur. Attendant la fin de la chanson pour éteindre son mp3, le jeune homme s'asseoit en tailleur et regarde autour de lui. Ses yeux se posent alors sur une forme trempée, debout devant la S.M. Rangeant écouteurs et baladeur, le brun s'avance de nouveau sous la pluie, négligeant le fait qu'il vient justement de tenter d'éviter l'eau. Son baggy noir n'étant, malheureusement pour lui, pas imperméable, il se retrouve rapidement trempé, ses cheveux noirs collés sur son visage. Avancant tout de même assez rapidement, il arrive à la hauteur d'une jeune fille encore plus mouillée que lui. Se penchant légérement, il esquisse un sourire et dévisage la jeune femme.

Restez pas sous l'eau, vous allez attrapez la créve.

En parlant, il fit un geste assez large de la main, désignant à l'inconnue l'entrée de la S.M, protégée par un préau. Incitant la jeune femme à se mettre au sec, il passa derrière elle et posa une main sur son épaule, la poussant doucement vers l'énorme batiment. Tout en marchant, il observait l'inconnue de la tête aux pieds, intrigué. Il voyait rarement de nouvelle tête, et encore moins des gens qui n'avaient pas de lien avec son travail. Ce qui ne l'empéchait d'ailleurs pas de continuer son rôle de "papa" avec n'importe qui.

Arrivant enfin sous le préau, il dépassa l'inconnue et se retourna vers elle. Penchant légérement la tête de côté, il la dévisagea sans pour autant la mettre mal à l'aise, avant de poser une question.

Qu'est-ce que vous faites ici par ce temps?

Il savait que lui non plus n'avait strictement rien à faire là, mais il était curieux, et il avait envie de savoir.

Suivant les mouvements de l'inconnue du regard, YunHo s'assit à son tour sur le sol, face à elle. Passant une main dans ses cheveux trempés, ce qui eu pour effet de les hérisser, il porta son regard sur les vétements trempée de la jeune femme.

Bou veut voir le directeur..

Interloqué, le brun plissa le nez. Elle parlait à la troisième personne du singulier? C'était assez original et.. Plutot arrogant. Sans pour autant porter de jugement attif, il hocha la tête et leva les yeux sur le batiment derrière lui. Baissant de nouveau la tête, il dévisagea la jeune fille avant d'ouvrir la bouche.

Là maintenant? C'est bien le premier à partir, et le dernier à arrivé. Aucune chance que tu le trouve si tu le cherche, l'inverse est bien plus probable.

Esquissant un demi-sourire, le brun scruta ses yeux doux, lorsqu'elle saisit un sac et qu'elle en sortit de petites oreilles de chats. La voyant plisser le nez, il la trouva adorable, alors qu'elle plaçait sur ses cheveux platine trempés les deux petites oreilles. Mécaniquement, le brun se mordit légérement la lévre inférieure, se demandant ce qu'elle faisait.

Il faut qu'il porte ses oreilles de chat pour se sentir mieux...

Et voila, elle recommençait à ...

*Attend... Elle à dit "Il"?! C'est un homme?
Tu plaisantes?!!*

Complétement sonné, le jeune homme dévisagea la... le jeune homme comme s'il venait de lui pousser une deuxième tête. Portant une main à heuteur de son visage, il dissimula son sourire derrière celle-ci, prenant énormément sur lui pour ne pas exploser de rire. Reprenant tout de même son sérieux, sans exploser de rire au nez du jeune homme (et après avoir failli s'étouffer à cette pensée), il leva les yeux sur le regard soudain inquiet du blond.

..mais...les chats n'aiment pas l'eau...

Et... Qu'est-ce qu'il était sensé répondre à ça?! La bouche entrouverte, la main posée sur son genoux, il manqua de s'écrouler sur le sol tellement la déclaration de l'inconnu était saugrenue. Replongeant ses yeux dans ceux du platine, il faillit lui demander ce qui n'allait pas, mais il le devança.

Est ce que les lapins ou les souris préferent l'eau !?

Bouche bée un quart de seconde, il le dévisagea, se demandant s'il n'était pas un peu fous sur les bords. Voyant l'inconnu prendre un air à la fois sérieux et ennuyé, comme si la réponse lui tenait à coeur, il esquissa un semblant de sourire et répondit d'une voix douce, comme s'il parlait à un enfant.

Je ne sais pas... Mais un chat mouillé, c'est mignon quand même.

Amusé, il passa une main dans les cheveux du blond et remit une méche en place, se mordant la lévre pour ne pas rire.

YunHo avait repris son sérieux et se reprochait presque -presque hein- d'avoir aussi peu caché son amusement. Après tout, le jeune homme pouvait bien faire ce qui lui plaisait. Néanmoins, il ne quitta pas son sourire, continuant à observer l'inconnu. Qui d'ailleurs semblait avoir été blessé par ses propres paroles. Légérement inquiét et se disant que décidemment, il avait le don pour que les gens prennent mal ses expressions, il se redressa un peu, désirant s'excuser, mais la douce voix du platine l'incita à ne pas en faire trop non plus.

Oui ça l'est...

Ayant vraiment l'impression d'avoir blessé l'inconnu, bien qu'involontairement, il voulu tendre une main dans sa direction, mais le blond le devança. Ne sachant pas vraiment quoi faire, il posa une main sur le dos du platine, sans oser bouger plus que ça.

Ne me transperce pas de ta lame..


Enormément surpris, le brun sursauta presque et ouvrit grand les yeux. Il voulait bien avoir vexé le blond en riant légérement, mais il ne s'attendait pas du tout à ce qu'il soit aussi touché. Terriblement gené et ne sachant pas du tout comment réagir, il se contenta donc de bafouiller une excuse, qui mourut sur ses lèvres lorsque le visage du platine s'approcha du sien.

Je m'appelle Bou...

Mal à l'aise, et n'ayant absolument pas l'habitude d'être aussi proche de quelqu'un, il voulu détourner la tête, mais les lèvres douces de l'inconnu effleurérent les siennes, et il n'osa même pas respirer. A peine une demi-seconde plus tard, le platine s'était relevé et éloigné.

Bou ne t'en veux pas...

Comprenant qu'il avait surement fait ou dit quelque chose de grave aux yeux du blond, bien que ne sachant pas quoi, il se releva rapidement et l'attrapa en douceur par le bras. Le retournant afin de voir son visage, il retint un soupir et s'exprima de la façon la plus calme qui soit.

Moi par contre je m'en veux. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs, mais je m'en veux de t'avoir vexé.

Le brun n'avait jamais voulu se moquer du platine et encore moins à cause de son côté effeminé. Simplement, avouez que lorsque vous croisez quelqu'un habillé comme une fille, ressemblant comme deux gouttes d'eau à une fille, parlant avec une voix douce, et qui vous annonce implicitement que c'est un homme, il y a de quoi rire, non?

Toujours est-il que le coréen était désolé, sans vraiment savoir pourquoi, mais il l'éttait quand même. Attirant le platine contre lui et le ramenant au sec (il avait dit qu'il était désolé, pas qu'il voulait bien attraper une pneumonie pour se faire pardonner), il baissa les yeux vers lui, extrémement gené. Sans lâcher le blond, il emit un infime soupir et reprit.

Pardon. Pour ce que j'ai pû dire, pardon.

Hésitant, il attrapa le menton du platine et déposa ses lèvres sur son front, signe d'excuse, désirant ne surtout pas voir qu'il avait fait du mal à quelqu'un.

"Bou ne veut pas jouer au chat et a la souris.."

Qui est le crétin qui à inventé ce jeu? Il n'y a rien de mieux pour faire peur à un enfant et le traumatiser le restant de ses jours. Bien que n'ayant aucune idée de ce que le platine voulait dire par là, il se crispa légérement au ton de sa voix. Le chat et la souris, c'est un jeu de cache-cache pervers et sadique. Quel enfant peut supporter voir les gens qu'il aime partir soudainement se dissimuler à ses yeux, et le forcer à les chercher? Fuir pour mieux s'échapper, l'impression de rejets. [Il nous à traumatisées ce jeu xD]

Le brun frémit en croisant les yeux brillants de l'androgyne qui ne le lachaient pas.

C'est pas grave...Bou ne t'en veux pas...

Admirant en silence le visage pâle du japonais, il sourit légérement en voyant sa petite mine déconfite. Voyant sa bouille adorable se gonfler légérement et regarder ailleurs, il pencha doucement la tête en avant, intrigué et attendri par la réaction du blond.

Oh une grenouille...


Retenant un éclat de rire, il se mordit la lèvre en observant la visage doux du platine. Un esprit d'enfant dans un corps de jeune homme extravaguant. Laissant ses yeux glisser sur la joue rebondie du platine, il se perdit dans ses pensées. Comment le platine arrivait-il aussi bien à changer de personnalité? Passer d'une attitude d'homme blessé à celle d'un enfant émerveillé par tout ce qui bouge (ou pas). La pluie s'intensifia, sortant le coréen de son monde. Baissant le nez, il retrouva face à deux grand yeux sombres qui le fixaient. Inconsciemment, son souffle se bloqua dans sa poitrine alors qu'il se plongeait avec délice dans les yeux du platine.

Son côté gamin allait reprendre le dessus quand les lèvres de Bou scéllérent les siennes. Figé, le brun n'osa pas esquisser le moindre geste. Reprenant le dessus sur sa facheuse tendance à se laisser faire, il baissa la tête et dévisagea le platine, intrigué. Il n'y avait rien de mal dans ce qu'il avait fait, mais le brun ne désirait pas commettre de bétises qui lui vaudrait trop d'interrogations et de prises de tête par la suite. Sa voix lui parut bien faible lorsqu'elle s'échappa de sa gorge.

Je... Peux pas.


[HJ: SALETE DE POST >.< j'y ai passé la journée T.T]

L'unique chose qui empéchait le brun de vivre, c'était la peur. Peur de s'attacher et de ne pas pouvoir faire demi-tour, peur de blesser sans le vouloir et de sombrer dans l'angoisse, peur de ne pas savoir ce qu'il veut et de se laisser faire, pour réaliser trop tard son erreur.

YunHo dût garder les yeux fermés quelques secondes après avoir repoussé le platine. Il avait dût prendre une décision rapidement, et rien ne disait qu'il avait eu raison. Respirant un grand coup, il rouvrit les yeux et planta ses yeux sombres dans ceux de Bou.

Celui-ci jeta d'ailleurs ses mignonnes oreilles de chats sous la pluie avec une mine défaite. Lorsqu'il releva les yeux vers lui, ils étaient inondés de larmes. Se mordillant la lèvre, il serra un peu plus le japonais dans ses bras. Et sentit deux petites lévres douces contre sa peau.

Bou voulait seulement te remercier de ne pas l'avoir laissé sous la pluie...

Les yeux du coréen se fermérent une fraction de seconde, le temps de se calmer et de réfléchir posément à ce qu'il devait faire. Il n'avait jamais eu le sang chaud, ce n'était pas un impulsif. Il rouvrit les yeux et détailla le japonais, ayant soudainement l'impression d'être quelqu'un qui n'en valait pas la peine. Instinctivement, il resserra ses bras autour de la taille fine du platine et huma l'odeur de ses cheveux.

Pardonne Bou...

Une infime trace de sourire vint étirer ses lèvres alors qu'il se redressait un minimum, désirant voir le visage du japonais. Lui pardonner? Et lui pardonner quoi au juste?! Au dernière nouvelle, il n'avait rien fait de grave. Ou alors le brun n'avait pas une bonne notion de ce qui était important et de ce qui ne l'était pas. Passant deux doigts sous le menton de l'androgyne, il lui fit un sourire aussi sincére qu'il le pût avant de le reprendre dans ses bras.

Un enfant terrorisé ou un animal affolé. C'était l'impression que lui donnait Bou. Et YunHo se savait incapable de réagir de la bonne manière. Il était doux, ça, c'était certain. Mais il avait aussi cette peur au ventre qui lui tordait l'estomac. Et s'il blessait encore un peu plus le blond? Et s'il était incapable de briser la carapace autour de lui, tout simplement. Parce qu'il refusait de s'attacher trop fortement à quelqu'un, il n'arrivait plus à exprimer une émotion, voir à la ressentir. Fermant les yeux de toute ses forces, il décida qu'il était grand temps qu'il se reprenne, qu'apparaitre aussi faible aux yeux des gens n'était pas une solution. Survivre, c'est être fort et généreux. Il était l'inverse, mais tant pis.

Sa va. T'inquiétes pas. Excuse-moi, je suis un peu fatigué en ce moment.

Oui, oui, d'accord, il mentait. Il n'allait quand même pas lui dire "Tout va bien, j'ai juste pas envie d'embrasser tout ce qui bouge, mais t'en fais pas hein, t'es tout à fait mon genre!". Le brun commencait sérieusement à désespérer pour sa santé mentale. Glissant une main dans ses cheveux, il laissa retomber sa tête sur l'épaule de Bou.

La tête dans le cou du jeune japonais, YunHo tentait de retrouver son sang-froid, et plus encore de savoir quel face adopter. Resserrant inconsciemment ses bras autour de la taille fréle du platine, il se colla encore plus contre lui s'il le pouvait, cherchant un soutien, une chaleur qui le rassurerait. Levant des yeux timides, il découvrit un visage réveur. Frolant la joue de Bou et sentant ses petites lévres sur son oreille, il sourit, soudainement replongé dans un océan de sensation, plein de douceurs. Le blond dit alors quelque chose que le brun ne comprit pas, dans une langue qu'il ne reconnut pas. Ou alors il était tellement dans les choux qu'il n'avait tout simplement pas reconnu. On aurait pu lui parler sa langue qu'il n'aurait compris de toute façon, trop occupé à se sentir bien.

Levant des yeux intrigué sur Bou, il sentit son coeur se serré avec une force inouïe. Se dégageant sans douceur des bras du platine, il le dévisagea, paniqué. Il ne comprenait pas, et ça l'effrayait. Qu'est-ce que le blond pouvait penser de lui? Il n'avait pas fourni d'explications convenable, et il savait qu'il n'aurait jamais cru un tel mensonge s'il était sorti de la bouche de quelqu'un d'autre. Prenant vivement les mains de Bou, il les serra aussi fort qu'il pût, à s'en blanchir les articulations. Si le blond avait mal pris ses paroles et se mettait à le mépriser, il s'en voudrait eternellement. Se rapprochant de Bou, terriblement hésitant, il piqua un baiser sur ses lèvres avant de s'écarter, rouge de confusion.

Il n'arrangeait peut-être pas les choses en faisant cela, mais la sensation d'être opressé qu'il ressentait depuis quelques minutes se dissipait. C'était égoïste, certes, mais personne n'aime se sentir misérable et seul au point d'avoir mal au coeur sans raison. Alors il se battait de toute les faibles forces e son coeur fragile, espérant vainement ne plus jamais souffrir. [Et on remercie tous Ai Yazawa pour cet opressant moment de solitude ressenti lors de l'écriture de ce passage >.>]

S'apercevant seulement qu'il avait les yeux plongés dans ceux de Bou, il rosit légérement mais garda malgré tout toute sa tête. En vrai, il se serait mal vu courrir partout en pleurnichant et déclamant comme une fillette pré-pubére "mon dieeeeeu je l'ai embrassé que faiiiiiiire?!". Cette pensée le fit sourire, et il secoua la tête afin de ne pas continuer à délirer. Il avait déjà l'air complétement atteint, inutile qu'il en rajoute. Dévisageant Bou, il sourit un peu plus franchement, cherchant à ne pas dire de bétises.

Bou? Tu m'en veux?

Oui. D'accord. Il avait dit qu'il cherchait à ne pas dire de co... bétises, pas qu'il n'en ferait pas. Une trace de sourire vint éclairer doucement son visage, alors qu'il sentait une pointe d'inquiétude mélée à de l'agacement piquer son coeur. Inquiétude que le platine le repousse avec violence. Agacement contre lui même de ne pas comprendre ce qu'il devait faire pour se sentir apaisé.

Cet agacement augmentait petit à petit, au point qu'il ne pût plus se contenter de regarder le platine. S'approchant, il se blottit contre lui, à la recherche d'un peu de chaleur et d'affection. Sachant qu'il avait une réaction puérile d'enfant pourri gaté, il ne recula pas pour autant, se serrant au contraire un peu plus contre le japonais. Refusant de devoir encore faire abstractions de ses envies instinctives, il leva des yeux tout de même assez confus vers le blond, espérant ne pas être pris pour un dangereux psychopathe bon pour être enfermé, et si possible avec des chaines, histoire qu'il ne s'enfuit pas de l'asile une seconde fois. Timidement, bien que ne s'écartant pas d'un demi-millimétre de Bou, il murmura un:

Désolé?

Guére assuré.

[HJ: *o* YunHo, pour être aussi stupide, épouse moi xD]

Il avait vu les larmes sur les joues pâles de Bou. Chaque seconde dans une vie représente un désir, une envie que l'on doit réfréner, au risque de regretter des années durant. Chaque seconde qui passe est un combat intérieur, souvent mené avec brio. Je veux faire ça, mais tu ne le sauras jamais, parce que je ne l'ai pas fait. Tout les combats menés sont des petites victoire, qu'on aimerait parfois perdre. Il avait vu les larmes sur les joues pâles de Bou. Et il n'avait rien fait, alors qu'il en mourrait d'envie. De quoi? De sécher les joues douce du jeune homme, de le serrer plus fort encore... Et il n'avait rien fait. Une victoire qu'on aurait aimé perdre.

Le platine semblait ailleurs, frigorifié et perdu dans ses pensées. Baissant les yeux, le brun se mordilla la lèvre en cherchant ce qu'il pouvait faire pour que le blond s'interresse à lui. Un sourire fleuri sur ses lèvre à cette idée. Il n'avait pas l'habitude de vouloir que les gens le remarquent. Qu'est-ce qui était différent avec le japonais?

Celui-ci fit alors un mouvement qui attira l'attention du coréen. Tournant les yeux vers lui, il se pencha doucement sur lui, désirant être plus près du jeune homme, sans pour autant aller jusqu'à le toucher.

Ne sois ...pas désolé...Bou ne t'en ...veux pas...bien...au...contraire..

Rien que la hachure de ses paroles trahissait la phrase suivante. Le brun frissonna doucement, sachant parfaitement que le blond avait besoin de chaleur. [<.< mon dieu que cette phrase est bizarre]

j'ai...froid....

Le brun baissa les yeux sur la silhouette fragile dans ses bras. Il n'y pouvait rien. Mais il voulait réchauffer le blond. Levant les yeux et regardant machinalement autour de lui, il chercha ce qui pourrait donner chaud à l'androgyne. Lachant un léger soupir, il s'écarta du platine et retira son sweet, qu'il passa affectueusement autour des épaules du platine. Attirant de nouveau celui-ci dans ses bras, il baissa les yeux vers lui, sachant que l'androgyne ne serait pas mieux avec un simple vétement de tissu qui, bien qu'épais, était malgré tout mouillé. Mais il était venu à pied, donc pas de voiture pour réchauffer le japonais, et il n'avait pas les clefs de la S.M. Alors il serra encore un peu plus Bou dans ses bras, remuant les lèvres jusqu'à ce qu'un son en sorte.

Je sais que ce n'est pas assez... Tu veux rentrer?

A peine eut-il formulé sa phrase qu'il se figea. Rentrer? Et où? Ils se connaissaient à peine, et pourtant il avait l'impression que le jeune homme contre lui avait toujours été là. L'idée de quitter le blond le contrariait furieusement, et, inconsciemment, il tira un peu plus Bou avec lui sous le préau.

Non... Reste avec moi...

Un murmure... Un simple murmure qui trahissait son angoisse et son envie. Il aurait voulu disparaitre dans un trou de souris, mais il dût se contenter de baisser la tête, penaud. Se blotissant contre le torse du japonais, il fixa obstinément le sol, cherchant à tout prix à ne pas croiser le regard sombre de l'androgyne.

Le brun se mordillait la lèvre, gené. Sa réaction d'enfant le mettait mal à l'aise, trahissant beaucoup trop à son gout le besoin de présence qu'il ressentait. Les yeux fermés, il tentait de se calmer et d'arréter immédiatement ses gamineries, quand des mains glacées se posérent sur ses joues. Ouvrant brusquement les yeux, il scruta le visage pâle du japonais. Il avait les mains tellement froide... Et pourtant, son geste rassurait le brun, sans qu'il sache pourquoi. Baissant les yeux sur les lèvre violacées de Bou, il eut mal au coeur. Serrant les mains du platine, il souffla doucement dessus pour les réchauffer, les yeux toujours plantés dans les siens.

Je vais rester...Je ne veux pas partir...

Le coeur du coréen s'emballa en l'entendant, et un sourire radieux vint éclairer son visage. Un bruit assourdissant dans son dos le fit sursauter, mais ce qui le surprit le plus fut la réaction complétement affolée du japonais. Sans faire attention à la jeune femme dans son dos, il sourit doucement en tenant plus fermement la fragile silhouette contre lui. Humant avec délice l'odeur de la peau du jeune homme, il ferma les yeux, priant pour qu'il ne se dégage pas immédiatement.

Bou annule son rendez vous pour aujourd'hui ! par contre...pourriez vous laisser la porte ouverte !? nous allons surement entrer...il fait beaucoup trop froid dehors..

Tournant la tête vers l'entrée, il eut un léger frisson. Effectivement, il faisait froid... Et le hall de l'entrée serait toujours plus chaud que le parc. Perdu dans ses pensées, il regarda sans la voir la secrétaire rentrer dans l'ascenceur. Une main posée sur l'épaule de Bou, il observa distrétement l'entrée qui semblait plus agréable que le froid persistant du préau.

On entre !?...Tu vas attrapper froid a cause de moi...Et ça Bou ne veux pas..

Baissant les yeux vers lui comme s'il se demandait ce qu'il faisait là, il le dévisagea, intrigué. Alors qu'un sourire étirait ses lèvres, il hocha la tête et tira avec lui à l'intérierieur du batiment. S'arrétant juste après avoir passé la porte, qu'il ne prit d'ailleurs pas la peine de refermer dans leur dos, il se pencha légérement et posa ses lèvres sur le nez de Bou. S'écartant en douceur de ses bras, il poussa la porte du pied et reprit les bras du japonais, ayant une impression de manque loin de sa chaleur. Son coeur ratta un battement. Ce n'était pas normal. Ce qu'il commencait à ressentir pour le petit blond n'était pas normal. Le visage souriant de Yoong passa furtivement devant ses yeux, et il se mordit violemment la lèvre. Qu'est-ce qu'il venait faire dans sa tête? Lachant un soupir désespéré, il serra le poing, ne comprenant plus ce qui se passait dans sa tête. Son visage retomba lourdement dans le cou de Bou, tandis qu'il agrippait les poignets du platine comme des bouées de sauvetage.

Je comprends pas...

Durant une minute, il refusa de bouger, fermant les yeux de toute ses forces. Respirant assez rapidement, il se reprit comme il pût, se redressant et tapotant ses joues subitement pâles. Esquissant un sourire radieux pour dissimuler son malaise, il tira le japonais par le bras et l'assis dans un des somptueux fauteuils qui servaient lorsque ceux de la S.M venaient juste prendre un café. Lui lachant la main, il se dirigea vers une machine à café et en prit un pour le jeune homme dans son dos. Pendant qu'il se préparait, il s'efforca de ne pas croiser le regard du blond, ayant peur de l'affronter sans savoir pourquoi. Une fois prêt, il prit la boisson chaude et l'apporta au platine dont les lèvres bleuies inquiétait le coréen. S'agenouillant devant lui, il lui tendit le gobelet et pencha doucement la tête de côté, s'efforcant de faire comme si de rien n'était.

Tiens, prend ça... Réchauffe toi...

Accroupi devant le jeune japonais, il le dévisagea en silence, admirant ses petites joues rebondies et zébrée de quelques larmes. Un soupir s'échappa de ses lèvres alors qu'il levait une main pour la passer délicatement sur le visage du platine.

S'attacher aux gens est d'une facilité déconcertante. Surtout pour ceux qui ont un coeur gros comme une maison et qui sont incapables de ressentir des sentiments violents. Malgré ça, il faut tellement de temps pour connaitre quelqu'un, savoir ce qu'on peut et ce qu'on ne peut pas faire en sa présence. Il y a des choses qui naissent immédiatement dans le coeur de certaines personnes, mais pour d'autres, il faut bien plus de temps. Par peur, par manque d'habitude aussi sans doute. Et puis par manque de confiance. L'amitié, ou même l'amour, est un bien trop précieux pour le laisser à la portée de n'importe qui. On à beau apprécier quelqu'un, ce n'est pas pour autant qu'on lui confierait son numéro de carte banquaire pas vrai? D'autant plus si vous ne connaissez cette personne que depuis peu. Quelque soit la confiance que l'on place en quelqu'un, il est très dur de l'obtenir, et tellement facile de la perdre. Le coeur des hommes monte autour de chacun une carapace si épaisse que même le concerné à parfois du mal à la démolir. Aimer quelqu'un, quelque soit la façon dont on l'aime -comme un frère, une soeur, comme amant, ou bien comme une partie de soi- demande du temps, de la patience... Et de la connaissance.

A genoux devant Bou, le brun servait de cobaye à cette théorie. Il ne connaissait le japonais que depuis une toute petite mini riquiquie heure, et pourtant, il l'aimait déjà. A sa façon à lui, certes, mais il l'aimait déjà.
Qui est déjà réellement tombé amoureux? Qui peut prétendre avoir connu le grand amour, et dire que ce que l'on ressent est la même chose pour tous? Et quand bien même... Personne n'a jamais aimé quelqu'un de tout son coeur, sans pour autant voir en cet autre une âme soeur?
Le coeur du coréen se disputait en silence avec sa raison, le premier le forcant à n'écouter que les battements de celui-ci, quitte à faire une erreur, tandis que la deuxième désirait avoir des appuis, un endroit où se retirer en cas de blessures. On n'agit pas impulsivement toute sa vie. Il faut bien, un jour ou l'autre, faire des choix, parfois difficile.

Il fixait Bou à en perdre la raison. Le silence de celui-ci ne l'inquiétait pas, peut-être aurait-il dû. D'un autre côté, passer sa vie à avoir peur pour les autres, à cause des autres, ou bien par lui-même, ça allait finir par le tuer avant l'âge. Il ne sortit de ses pensées qu'en sentant la main gelée de Bou sur son visage. C'était si froid. Comment le platine faisait-il pour ne pas gémir et se plaindre? Il devait pourtant avoir tellement besoin de chaleur... Le pouce de Bou remuant sur sa lèvre le ramena une fois de plus sur Terre. Ah oui. Il avait un grain de beauté juste au dessus de la lèvre, c'est vrai. Il n'avait jamais aimé ça, ayant constament l'impression d'avoir mangé du chocolat et de s'en être mis partout. Pourtant, les gens autour de lui trouvaient ça "adorable". Qu'est-ce qu'il y pouvait? De toute façon, il ne se detestait pas assez pour se faire du mal physiquement. Psychologiquement, ça, il était très fort. On ne montre rien à personne, mais à l'intérieur, c'est tellement pourri qu'on à presque peur que sa transperce l'enveloppe.

Les lèvres de Bou contre les siennes lui firent reprendre contact avec la réalité, une fois de plus. Ouvrant des yeux stupéfait, il n'opposa cependant aucune résistance, sachant pourtant qu'il allait encore blesser le blond. Il allait finir égoïste pur si ça continuait. Et pourtant... Il n'arrivait pas à dire "non", et ses "oui" sonnaient si creux... Entourant la taille du japonais de ses bras, il le serra tendrement, désirant le plus possible éviter de blesser le platine. Il n'était pas fait pour les sentiments. C'était trop compliqué à déméler, il fallait trop faire attention aux autres... Même l'amitié était difficile à combler. Surtout la sienne. Mais il était incapable de donner en retour. Il lui fallait du temps, de la patience et de l'affection, sans pour autant tourner au harcélement. La bouche de Bou contre son oreille le fit doucement frissonner, alors que ses paroles le plongeaient dans une "réflexion" interessée.

Dit moi que je compte à tes yeux et que jamais tu ne m'abandonneras... Dit moi que tu ne restes pas avec moi parce que tu as pitié de moi...

Le blond comptait-il à ses yeux? Oui, mais jusqu'à quel point, ça, il l'ignorait. Pourrait-il l'abandonner? Non, pas maintenant qu'il avait vu et son sourire, et ses larmes. Avait-il pitié du platine? Absolument pas. Ni pitié ni compassion, rien d'autre que de la tendresse, et un petit pincement au coeur, même s'il ne savait pas vraiment en quoi ce pincement constitait. Alors, il ne pouvait pas rester avec le blond par pitié, puisqu'il n'avait pas pitié de lui.

Baissant les yeux vers la silhouette gracile accrochée à lui comme une bouée de sauvetage, il se mordit la lèvre, incapable de décire le sentiment qui le traversait alors. Là comme ça, Bou était adorable. Frigorifié, appeuré, fatigué, mais adorable. On n'avait qu'une seule envie à le voir comme ça: le prendre dans ses bras et le réchauffer, lui apporter tout l'amour qu'on était capable d'avoir pour lui... YunHo eut un doux sourire avant de serrer faiblement le japonais contre lui. Baissant la tête jusqu'à son oreille, il murmura d'une voix un peu cassée par le froid:

Evidemment que tu comptes à mes yeux. Je ne t'abandonnerai pas, jamais. C'est promis. Quand à savoir si je reste parce que j'ai pitié de toi...

Se redressant de quelque millimétres, il scruta les grands yeux noirs, cherchant un quelconque refus dans ceux-ci. Esquissant un sourire plus franc, il continua:

Personne n'a pitié de toi. Je reste parce que j'ai envie de rester.

Les lèvres gerçées, le corps frissonnant de froid, il se releva avec lenteur, dépliant son corps raidit. Malgré la température de la pièce, ses vétements trempés continuaient de le rafraichir, au point qu'il grelottait. Laissant le platine près du fauteuil, il se secoua un peu, maudissant rapidement le bon sens qui voulait que, bien sur, il fût impossible d'obtenir une couverture bien chaude à cette heure, et par dessus le marché dans un tel endroit. Se résignant à prendre un chocolat chaud, il revient contre le platine, s'asseyant dans le siège derrière lui et le faisant grimper sur ses genoux en douceur. Se collant agréablement à lui, il se pelotonna dans le siège, serrant son chocolat qui lui réchauffait les mains, sans y porter ses lèvres.

Le sentiment d'abandon est tellement proche de celui de manque. On se drogue à ce qu'on veut pas vrai. Les yeux dans les yeux, les gens nous laissent derrière eux, sans un regard en arrière, et pourtant, l'impression qu'il nous regarde est toujours là Ces yeux qui nous fixent, nous brulant de l'intérieur. Ils nous ont abadonnés, mais ce sont ceux que l'on veut le plus retrouver. Tout le monde à un jour eu la sensation qu'un être cher le laissait sans remords. L'abandon est un manque de cette personne. Les vies d'un gens ayant réellement perdu quelqu'un de cher ne se reconstruisent pas comme ça. On ne claque pas des doigts pour accéder au paradis.

S'attacher aux gens fait partie des risques de la vie. C'est tellement facile de tomber dans le piège, tellement dur d'en ressortir. Qui peut résister à une bouille d'enfant, à un sourire éclatant de sincérité? Le coeur des hommes est fait pour aimer. Aimer, haïr. On pourrait résumer les sentiments ainsi. Le même scénario à chaque fois. Et parfois, on aime tellement qu'on en oublie de haïr. Ou bien l'inverse. On aime tellement qu'on en vient à y méler un sentiment de haine. Personne n'aime ce sentir enchainer, alors si se doit être par des liens invisibles et auxquels on ne peut rien, les plus faibles s'en veulent pour finir par retourner leur mépris et leur fureur contre l'objet de leur désirs. Le coeur des hommes est si faible...

Peletonner contre le japonais, YunHo tentait de trouver une raison à ses gestes. Il avait moins de considération pour les gens d'habitude, et la façon dont il laissait Bou briser toute ses barrières l'inquiétait. Si le platine allait trop loin, il allait trouver un enfant déboussolé, perdu dans un monde d'adulte qu'il n'aimait pas. Et reconstruire un barrage lorsque son vis-à-vis à déjà passé les autres ne serviraient qu'à l'emprisonner dans son coeur. Qui à déjà tenté de repousser quelqu'un qui vous connaissait par coeur? Expulsé une partie de soi à des conséquence. Et YunHo savait qu'il ne pourrait pas se détacher du platine aussi facilement. Son coeur se serra à l'idée du lien qui se tissait entre lui et le japonais. C'était trop rapide, trop soudain pour qu'il est pleinement confiance. La méfiance ne le taraudait pas, mais malgré tout, il s'interrogeait sur les raisons qui l'attachaient à Bou.

Bou...Bou a laissé ses petites oreilles sous la pluie...

Il leva les yeux vers lui, sortant de ses pensées. Oui, il les à jettée lui même ses oreilles. Qu'est-ce qui l'affole à ce point? S'il s'attache comme ça à un objet, qu'est-ce que ce doit être pour un être cher? Le brun ne bronche pas pour autant, se contentant d'hocher la tête dans un discret sourire. Après tout, lui est bien amoureux d'une bête chanson. Aimer l'immatériel. Il fait de plus en plus fort décidemment. Les larmes qui luisent dans les yeux de Bou le rapproche de lui, et il veut le rassurer, mais le platine le coupe de ses lèvres.

Bou revient...

Le regardant se lever et s'éloigner, le coréen ne dit rien, imperturbable. Pendant que le platine courrait sous la pluie récupérer son bien, il se redressa, appuya ses coudes sur ses genoux et but à petite gorgée son café pour se réchauffer. Les yeux vides, il fixait le sol sans le voir. "Tombé plus bas que Terre mon garçon."Parait-il qu'une fois qu'on est tombé si bas que personne ne peut plus nous remonter, on devient les rois du monde. Alors, decend donc encore YunHo. Il y a des échelons de souillures que tu n'a pas encore franchi. Quand ça serait fait, tu pourras passer outre ce malaise qui te tord les entrailles. Il ne vit pas Bou revenir et aller se chercher un chocolat, perdu qu'il était dans la contemplation des volutes de fumée s'échappant de son gobelet. Il ferma les yeux, cherchant à comprendre en quoi ses sentiments évoluaient. "Coeur d'artichaut". Un soupir s'échappe de ses lèvres, alors qu'il se demande qui lui avait dit ça. Et chaque battement de ce coeur si faible le lie encore plus à quelqu'un.

Je les ai laissé...Toutes seules...

Le brun sursaute, ne s'étant pas aperçu que le blond était revenu... Et qu'il était devant lui. Le dévisageant, il se figea en découvrant les larmes coulant sur ses joues rosient pas le froid. Posant son verre sur le sol, à droite du fauteuil, il se leva et prit le jeune homme dans ses bras. Caressant ses cheveux en douceur, son autre posée dans le dos du platine, il baissa la tête jusqu'à ce que ses lèvres frolent l'oreille du japonais.

L'important.. C'est que tu sois allée les récupérer, non?

Plantant ses yeux dans ceux de Bou, il lui fit un sourire attendri, ne voulant pas faire plus de peine au jeune homme. Il avait vraiment l'air d'y tenir à ses oreilles. Qu'est-ce que sa pouvait bien représenter à ses yeux? Pour qu'il en vienne à les haïr tout en ne pouvant s'en débarasser? Les yeux dans le vague, le brun se laissa tomber dans le fauteuil derrière lui, serrant toujours le platine contre lui. Il ne savait pas réconforter les gens, pas de façon naturelle en tout cas. Un enfant qui pleure, un ami déboussolé... Il se sentait mal à l'aise, incapable de réagir. Tétanisé devant la détresse et la peine. S'il avait pû, il se serait roulé en boule, loin de tout les malheurs du monde, loin des pleurs des autres. Voir quelqu'un pleurer sans réussir à le divertir, à le consoler, c'était admettre une défaite. Je ne suis pas capable de te redonner le sourire, parce que ta tristesse me touche en plein coeur.. Et je me l'approprie. Le brun ferma résolument les yeux, chassant la peine qui s'inflitrait insidieusement en lui, resserant ses bras autour de la taille frêle, en quéte d'un peu de chaleur. Le réconfort n'est pas quelque chose d'inné. Et son empathie commençait sérieusement à devenir un probléme.

Le coeur des hommes n'est pas fait pour la vie qu'ils ménent. La peur et la solitude, les angoisse et les chagrins, tout ça sont des sentiments que l'on est pas fait pour ressentir. Chaque battement d'un coeur est partagé entre sa joie et sa peine. Alors on se bat, avec tout ce que l'on à de volonté, pour survivre à ce qui nous ronge de l'intérieur. Et certains perdent cette volonté, ce désir insatiable de se battre pour ce que l'on croit être notre bonheur. Quoi que l'on fasse, cela vaut-il la peine que l'on se donne?

Depuis des années, le coeur du coréen s'était fermé, gardant un visage chaleureux et enjoué, montrant aux autres ce qu'il aurait aimé être, s'il n'avait pas eu cette meurtrissure comme une plaie béante, blessure dont il ne savait plus la cause mais qui continuait de lui bouffer les entrailles sans répit. Sourire toujours, paraître fort et hors de portée. Être heureux, même si cela signifie fermer les yeux sur sa propre misére.

Lorsque les lumières s'éteignirent dans un petit craquement sec, il ferma les yeux. Jusqu'à ce que la voix appeurée du platine se fassent entendre.

YunHo...j'ai peur...

Le brun baissa les yeux vers lui, légérement interloqué, avant de hocher la tête. Après tout, il pouvait bien avoir des frayeurs non-rationelle pas vrai? Posant une main sur les cheveux décolorés du japonais, il soupira silencieusement. Qu'est-ce qu'il pouvait bien lui répondre. Il laissa le platine grimper sur ses cuisses en le dévisageant.

Ne me laisse pas...

Le brun ferma les yeux en sentant les lèvres de Bou parcourirent sa gorge, retenant une protestation qu'il n'avait de toute façon pas envie de formuler. Néanmoins, il respira plus aisément lorsque Bou se détacha de lui.

Je ne te laisserai pas Bou. Mais ce n'est pas comme ça que tu retiendras ceux auxquels tu tiens.

YunHo n'avait pas envie de laisser le blond en faire trop, parce que ce n'était pas comme ça qu'il réussirait à prendre le dessus sur ses frayeurs et ses angoisses.

Est ce que Bou a fait quelque chose de mal pour que la lumière s'éteigne !?

Un enfant dans un corps d'adulte. Un gamin qui à grandit trop vite. C'était ce qu'il voyait en Bou. Quelque chose de brisé à un âge trop tendre, et qui ne s'était jamais réparé. Le coréen reserra ses bras autour de la taille de Bou, gardant le silence durant un temps. Respirant calmement, il baissa son visage vers le japonais et lui fit un sourire amusé. Malgré tout, le platine gardait une innocence et une fraicheur hors du commun, même pour un enfant.

Bien sur que non. C'est éteint parce que c'est l'heure.

Le jeune homme s'installa plus confortablement dans le fauteuil, posant son front contre le torse de Bou. Il passa une main dans ses cheveux noirs, étouffant un léger sourire contre le jeune homme.

Dis moi Bou... Il y a quelqu'un qui t'attend chez toi ce soir?

Moui. Dis comme ça, à tout les coups, ça allait être mal interprété. YunHo gros pervers. Nan. Même pas en plus. Il voulait juste que le blond reste avec lui encore un peu, il aurait tellement voulu le connaitre. Se sentir un peu moins vide ce soir. Avoir l'impression de tenir à quelqu'un, à quelque chose. S'accrocher au platine jusqu'à l'aube si possible afin d'avoir une présence, même pour une nuit.

Les gens changent, tout les jours ils évoluent. Porter son regard sur un autre horizon, réver de jours où l'on n'aurait pas tant de chose à faire. S'arréter, juste une seconde, observer le temps qui passe et pour une fois, ne pas s'en soucier. Et puis repartir, parce que l'eternité serait bien ennuyant si on la passait à ne rien faire. Rentrer chez soi en trouvant des couvertures, un bol de chocolat bien chaud, et une source de chaleur réconfortante, quelqu'un contre qui se blottir pour s'endormir.

Et si ce soir, on rentrait et qu'on trouvait la maison vide, froide, personne pour nous attendre et nous préparer une boisson chaude... Juste son chez soi, mais qui soudainement n'y ressemble plus. Comme une impression de savoir où l'on est, sans vraiment reconnaitre. Parce qu'il y a "quelque chose de différent". On à beau aimer la solitude, plus ou moins selon les gens, il y a des endroits où l'on aime avoir quelqu'un qui nous attend. "Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part". Subir les coups dur sans broncher, en sachant que se soit, peut-être... Il y aura un sourire pour tout effacer.

non..personne n'attend Bou ce soir..dit..est ce que Bou peut rester contre YunHo !? parce ..parce qu'il a besoin de sentir qu'une personne tient à lui..même si ce n'est pas tout a fait vrai..

Le brun eut un petit sourire et hocha la tête. Il avait l'impression de faire vraiment des efforts, sans que Bou n'essaie de le comprendre. S'attacher aux gens, c 'est mettre une chaines entre eux et nous. On dit bien "attacher", comme on attache un chien à son maitre, par le biais d'une laisse. Même si l'on peut être libre tout en ayant une vie, une famille, les responsabilité et les devoirs qui en découlent sont lourd à porter. Avoir des amis, des gens à qui tenir, oui. Mais pas pour leur devoir quelque chose, pas pour devoir dire "non" quand on veut dire "oui" à cause d'eux. Malgré ça, le coréen n'arrivait pas à être méchant. Même les gens qu'il n'aimait pas, il ne leur crachait pas au visage. Au mieux, il les évitait. Au pire, il prenait sur lui. Resserant ses bras autour de Bou, il lacha un soupir, pensant qu'il essayait autant que possible de répondre aux attentes du platine, dans la mesure où il était assez timide et qu'il ne savait pratiquement rien de lui, alors que le blond faisait comme si tout était normal. C'était peut-être sa façon de vivre, mais YunHo en avait une autre, et malgré ses efforts, elle ne pourrait pas changer d'un claquement de doigts.

Bien sur que si Bou. Je tiens à toi. Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas pensé.


Et d'abord, qu'est-ce qu'il pensait, lui? Il n'en savait rien. Penser et réfléchir font mal au coeur. Ce sont des choses que l'on devrait laisser à ceux qui aiment se faire du mal. Torture psychologique de première catégorie. Il y a des limites à ce qui est supportable.

Dit YunHo..est ce que tu vas prendre soin de moi dès maintenant !?

Là, c'était bas. Vicieux, voir carrément sadique. Prendre soin de lui? Au mieux, il pouvait être présent, sourire et lui parler. Pour le reste... Et puis, dès maintenant... il lui demandait de choisir là tout de suite s'il désirait être "à lui". On à tous un minimum de fierté, et ce n'est pas parce qu'on bafoue à longeur de temps ce qui nous construit qu'on en redemande aux autres. Les yeux dans le vague, il dévisagea Bou sans le voir, marmonnant pour lui même.

Evidemment baka, mais et moi?

Ne sachant pas si Bou l'avait entendu, il se tû et baissa les yeux. Il aimait énormément le platine... Mais malgré ça, il n'était pas près à lui sacrifier sa vie. Il se triturait les lèvres en se tordant les doigts, évitant le regard du platine, nerveux et en même temps... Qu'est-ce qu'il y pouvait? Il n'allait pas lui mentir, il avait besoin de vivre sa vie, pleinement, jusqu'à en perdre haleine, tant qu'il pourrait en redemander. Quand il serait brisé, incapable de se redresser, et complétement infoutu de lever la tête les jours de pluie, à ce moment-là, oui, il reviendrait vers le platine la tête basse et lui demandant pardon.

Et est ce que quelqu'un attend YunHo chez lui !?

Le visage de Yoong passa devant ses yeux, et il eu un pincement au coeur. Parce qu'il ne l'attendait pas. Il pensa à Kyung et Kangie, qui devait discuter tout les deux. Ils n'avait pas à l'attendre, ils étaient bien ensemble, quoi qu'ils fassent. Il en avait al aux tripes de se dire ça, mais c'était la stricte vérité. Tout les trois, ils vivaient leur vie, et il n'en faisait pas partie. Ce qui n'empéchait pas qu'il serait toujours là pour eux, bien sur que non. Mais ils étaient dans une autre partie de l'univers, qui lui était inaccesible.

Non.. Personne ne m'attend.

Il leva enfin les yeux vers Bou, et lui fit un sourire plus ou moins éclatant. Parce que malgré tout, ça faisait mal de se dire qu'ils vivaient à cinq dans le même appart' et qu'ils n'avaient rien à voir ensemble.